Maltraitance animale : le procès de l’agriculteur d’Auffargis de nouveau reporté, satisfecit des parties civiles

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Publié le 15/11/2021 17:52:25

Alors que l’agriculteur devait être jugé ce lundi au tribunal judiciaire de Versailles, l’audience a été reportée au 7 mars 2022 pour des questions de procédure. Le prévenu qui s’est vu retirer ses 90 bovins par la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) en 2018 et 2019 détient toujours des cochons et des ânes.

Malgré la présence cette fois de toutes les parties, le procès a encore été renvoyé. Un agriculteur d’Auffargis (Yvelines) devait être jugé ce lundi par le tribunal judiciaire de Versailles pour maltraitance animale. L’audience a finalement été reportée, pour la quatrième fois, au 7 mars 2022 pour des questions de procédure.

Le premier renvoi avait eu lieu le 26 mai 2020 à cause de la crise sanitaire, puis le 27 octobre 2020 car il fallait une collégialité pour étudier l’affaire, et non pas un juge unique. Le 17 mai dernier, le mis en cause ne s’était même pas déplacé à son procès.

En décembre 2018, l’agriculteur s’est vu retirer trente de ses bovins par la Direction départementale de la protection des populations (DDPP). Les côtes apparentes, les flancs concaves, des os du bassin ou des vertèbres proéminents… les vaches, pas suffisamment nourries, avaient été confiées à la Fondation Brigitte Bardot. L’association, les avait alors répartis dans quatre refuges adaptés, en Normandie. Deux mois plus tard, ce sont cette fois soixante de ses bovins qui avaient été saisis.

Un report « plutôt satisfaisant » pour les parties civiles

Pour Me Caroline Lanty, conseil de l’association L214 qui s’est porté partie civile, ce report est plutôt satisfaisant. « C’est uniquement pour des questions de procédure, les faits de 2019 n’étaient pas compris dans la période de prévention, celle-ci s’étalait seulement de 2017 à 2018 », explique-t-elle. Sans ce renvoi, le prévenu n’aurait donc été jugé que pour une petite partie des faits reprochés.

Un avis partagé par Me Karine Martin-Staudohar. L’avocate qui représente une entreprise et deux personnes associées professionnellement à l’agriculteur estime également que ce report est une bonne nouvelle : « Ça permet d’éviter tout recours sur un vice de procédure, le prévenu sera jugé sur l’intégralité des faits. »

D’autres signalements de maltraitance

Surtout, « c’est un dossier qui a tout l’intérêt du parquet, c’est la raison pour laquelle le tribunal a proposé une nouvelle date d’audience dans un délai très court ». Car selon elle, le temps presse : « Cet agriculteur possède encore trois ânes et plusieurs cochons qu’il continue de maltraiter. »

En effet, la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) aurait reçu d’autres signalements dans ce dossier. « Des charniers ont été observés, il y a même une zone d’équarrissage dédiée au sein de l’exploitation, ses cochons ne sont pas suffisamment nourris, l’agriculteur refait la même chose qu’avec ses bovins », déplore Me Karine Martin-Staudohar. Alors qu’il vend directement ses produits avec l’appellation « de la ferme », « la réalité est bien moins rose ».

En outre, « ses ânes ont été aperçus à plusieurs reprises en train de divaguer sur la route D 906 située à côté de son terrain, ils peuvent se faire percuter par des automobilistes ». L’avocate espère ainsi que l’agriculteur ne possédera bientôt plus aucun animal, « même pas un poisson rouge ».

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Source : https://www.leparisien.fr/yvelines-78/maltraitance-animale-le-proces-de-lagriculteur-dauffargis-encore-reporte-ses-bovins-lui-sont-retires-mais-pas-ses-cochons-ni-ses-anes-15-11-2021-365UC5KITFBDTAJZ2K277X6LMM.php