Lyon : un concert électro prévu sur le toit de la basilique annulé après des « menaces »

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Publié le 21/04/2023 15:05:02

L’extrême droite lyonnaise s’était insurgée à l’annonce de l’organisation de cet événement, imaginé par une jeune association dans le but de « dédiaboliser la musique électronique ».

« Un coup de massue. » Un set de DJ et de rappeurs, prévu jeudi prochain sur le toit de la basilique de Lyon, a été annulé après des « menaces de violences sérieuses », a affirmé ce vendredi l’organisateur du concert, le collectif Quai de Saône. L’annonce de la tenue de ce concert de plusieurs artistes dont le rappeur catholique GAB et le rappeur El Bobby, avait suscité une levée de boucliers de la part de l’extrême droite notamment. Le groupuscule identitaire « Les Remparts », installé dans le Vieux Lyon, qui avait vraisemblablement prévu des « actions de terrain » pour empêcher la tenue de l’événement, s’est d’ailleurs félicité de cette annulation sur Twitter.

Quai de Saône (QDS), qui avait convié 5 DJ et rappeurs, a évoqué « des menaces de violences sérieuses » de « groupes d’individus » lors d’une réunion tenue jeudi, selon lui, entre coorganisateurs du concert. « Craignant des débordements et des risques pour la sécurité du public, la basilique de Fourvière a décidé de plier aux exigences d’une minorité d’individus », a expliqué le collectif.

« Pour dédiaboliser la musique électronique, on s’était dit que la basilique était la meilleure chose à faire symboliquement (…). On a présenté le projet au corps religieux, un peu réticent au début, mais il a fait confiance à la jeunesse et on a travaillé la programmation ensemble », a déclaré ce vendredi un porte-parole du QDS qui a travaillé sur le projet avec un prêtre du diocèse. « C’est une immense tristesse. Nous avons fait un travail de médiation énorme depuis le début pour que ce projet soit parfait, bien ficelé avec la religion et la Fondation et là, c’est tout détruit par des menaces de violence », a-t-il ajouté. « Il n’y a évidemment aucun propos grossier ou parole blasphématoire dans les chansons (des artistes invités) », a poursuivi le porte-parole.

La basilique ne parle que de « dissensions »

La Fondation Fourvière, propriétaire de l’édifice, a pour sa part fait seulement état de « graves dissensions » dans un communiqué publié jeudi, qui annonce sa décision d’annuler l’événement. La programmation de la manifestation musicale, le 27 avril sur les toits de Notre-Dame de Fourvière, « a suscité de nombreuses réactions qui divisent et génèrent de graves dissensions », a-t-elle expliqué sur son site Internet.

« Les événements soutenus par la Fondation Fourvière doivent nécessairement se vivre dans un esprit de rassemblement et de paix », a-t-elle souligné, rappelant que son objectif « est de créer des passerelles entre patrimoine, culture et religion ». « Puisque ce n’est manifestement plus le cas, la Fondation décide qu’elle n’est plus en mesure d’accueillir un tel événement sur son site », a-t-elle expliqué. La Fondation n’avait pas pu être jointe ce vendredi par l’AFP pour expliciter l’origine de ces pressions.

« C’est un coup de massue pour notre collectif qui prépare cet événement depuis plus de 3 ans et un précédent très inquiétant pour la culture lyonnaise », a déploré dans un communiqué le collectif Quai de Saône.

Le groupuscule « Les Remparts » a déjà fait parlé de lui par le passé. Suffisamment pour que le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet et plusieurs élus locaux alertent le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin des activités du collectif.

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