Lutte contre les incendies : des propositions pour faire face au manque de moyens

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Publié le 03/08/2022 19:11:03

Dans les années à venir, les surfaces brûlées en France vont augmenter. Pour lutter contre ces incendies, des sénateurs formulent soixante-dix propositions : davantage de Canadairs, de pompiers volontaires et de prévention.

C’est une certitude pour nombre d’experts : dans les prochaines années, les surfaces brûlées par les incendies vont augmenter. Jusqu’à présent, la stratégie nationale qui consiste à attaquer les feux naissants le plus rapidement possible, avait permis de diviser par cinq les surfaces annuelles brûlées entre 2015-2020 par rapport aux années 1980 : 95 % des feux éteints ont parcouru moins de 5 ha.

Mais le réchauffement climatique et l’augmentation de la biomasse forestière accroissent les risques. D’ici à 2050, les surfaces brûlées en région méditerranéenne, en France, pourraient augmenter de 80 %. « L’ensemble de l’Hexagone est désormais concerné par ce risque, pas seulement le Sud. Et la période des incendies s’étend de plus en plus : elle débute en mars et peut durer jusqu’en novembre​, note le sénateur centriste de Seine-Maritime, Pascal Martin, qui fut colonel au sein des sapeurs-pompiers. Il est l’un des quatre rédacteurs du rapport présenté, ce mercredi : 70 propositions y sont formulées pour mieux lutter contre les incendies en France.

Du côté du matériel, le parc des Canadairs est vieillissant et celui des hélicoptères bombardiers d’eau n’est pas suffisant​, ne cache pas Pascal Martin. Les sénateurs suggèrent donc l’acquisition de nouveaux moyens aériens. La France dispose actuellement de douze Canadairs – le coût d’un de ces appareils est d’environ 60 millions d’euros – et de sept Dash, avions qui ne sont pas amphibies et qui doivent se ravitailler dans l’un des 22 sites prévus à cet effet. Tous ces appareils sont jusqu’à présent stationnés sur la base aérienne de Nîmes-Garons. Peut-être faudra-t-il envisager une deuxième base un peu plus au Nord ou en Gironde​, suggère encore Pascal Martin.

Les sénateurs proposent également que les moyens alloués aux services d’incendie et de secours augmentent afin que ces derniers puissent renouveler leur parc de véhicules.

Mais au-delà du matériel, ces parlementaires insistent : davantage d’actions de prévention seront nécessaires. Ils suggèrent ainsi de revenir sur les 500 suppressions de postes ​prévues à l’ONF (Office national des forêts) d’ici à 2025. De davantage contraindre les quelque trois millions de propriétaires privés tenus de débroussailler jusqu’à 50 m autour de leur habitation. Moins de 30 % d’entre eux respectent cette obligation. Mais aussi former des jeunes, dans le cadre du Service national universel, afin de sensibiliser les usagers des forêts aux risques d’incendie. Et en cas de reboisement dans les forêts privées, conditionner les aides de l’État au choix d’essences plus résistantes aux feux et à l’aménagement de pare-feux ou de corridors de feuillus.

Pour que toutes ces propositions ne restent pas lettre morte, ces sénateurs envisagent de déposer une proposition de loi d’ici à la fin de l’année.

Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/faits-divers/incendie/lutte-contre-les-incendies-des-propositions-pour-faire-face-au-manque-de-moyens-dc2bed58-1332-11ed-8f9b-665e497af072