Les proches de Tiphaine Véron veulent se tourner vers le pôle « cold cases » de Nanterre

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Publié le 07/10/2022 20:22:40

La famille de Tiphaine Véron va demander que le pôle « cold case » de Nanterre se saisisse du dossier. « Au pôle de Nanterre, les magistrats ont l’habitude de dossiers complexes. Ils vont pouvoir y consacrer du temps », estiment ses proches.

Les proches de Tiphaine Véron, Française disparue au Japon en 2018, vont demander que le nouveau pôle national dédié aux « cold cases » s’empare du dossier, a-t-on appris vendredi 7 octobre auprès de son frère Damien à l’occasion d’une remise d’une lettre à l’ambassadeur du Japon à Paris.

La famille de cette jeune femme originaire de Poitiers regrette que la juge d’instruction en charge de l’enquête pour « enlèvement et séquestration » ait décidé de terminer ses investigations sans se rendre au Japon.

Selon eux, la juge et le parquet de Poitiers entendent clôturer ce dossier. « Après quatre années d’instruction à Poitiers le bilan est clair, c’est un échec », a expliqué à l’AFP Damien Véron.

« Au pôle de Nanterre, les magistrats ont l’habitude de dossiers complexes. Ils vont pouvoir y consacrer du temps. Ce qui est important, c’est qu’un juge se déplace au Japon. On est plutôt optimistes », a-t-il ajouté.

Depuis sa création en mars, le pôle national dédié aux « cold cases » a ouvert 37 enquêtes, dont 13 s’étaient d’abord soldées par un non-lieu ou un classement sans suite.

Dans cette optique, la famille Véron a indiqué s’être attachée les services d’une nouvelle avocate, Me Corinne Hermann, qui défend notamment la famille d’Estelle Mouzin dans une affaire de disparition non élucidée, transférée à Nanterre.

Tiphaine Véron a disparu le 29 juillet 2018 à Nikko, cité touristique du nord-est du Japon entourée de collines et bois aux sanctuaires réputés. La jeune femme de 36 ans, épileptique, avait quitté son hôtel sans sa valise ni son passeport, pour aller se promener.

La famille reproche à la police japonaise le peu de moyens qu’elle a consacrés aux investigations, estimant que des témoins ont été délaissés et que la piste criminelle n’a pas été sérieusement explorée. Selon son frère, il y a eu du «sang sur l’un des murs de la chambre de Tiphaine».

Les Véron, qui entendent retourner au Japon d’ici la fin de l’année, comptent aussi collaborer avec Catherine Jane, une Australienne domiciliée depuis 40 ans au Japon. Elle en «connaît parfaitement» le système judiciaire et a «elle aussi a été confrontée à ce mur de la justice japonaise», après un viol, selon Damien Véron.

Elle y a créé une association qui milite pour un meilleure prise en compte des plaintes pour agressions sexuelles et pour libérer la parole des femmes.

Selon Damien Véron, le lieu où sa sœur a disparu «regorge de suspects ayant essayé d’agresser sexuellement des femmes».

Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/societe/justice/les-proches-de-tiphaine-veron-veulent-se-tourner-vers-le-pole-cold-cases-de-nanterre-20a219a8-4669-11ed-b6ec-c73987703fc3