Les deux hommes interpellés près d’Angers visaient-ils un blogueur azéri sous protection policière ?

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Publié le 14/06/2022 17:43:39

Deux hommes ont été interpellés par les Douanes, au péage de Corzé, près d’Angers (Maine-et-Loire), dimanche 12 juin. Dans leurs bagages, une arme de poing et l’adresse d’un blogueur azéri qui a échappé deux fois à des tentatives d’assassinat, à Nantes. L’opposant politique était-il visé une nouvelle fois ? L’enquête de gendarmerie ne fait que débuter.

Quel était l’objectif final de ces deux hommes, interpellés par les Douanes, dimanche 12 juin, au péage de Corzé, près d’Angers (Maine-et-Loire) ? Les enquêteurs de la gendarmerie tentent d’en savoir un peu plus sur les motivations réelles de ces deux hommes.

Les rares éléments en leur possession les guident vers Mahammad Mirzali, un jeune blogueur azéri de 28 ans, réfugié à Nantes où il échappe déjà à deux reprises à des tentatives d’assassinat.

La dernière, le 14 mars 2021, en plein jour, quai de la Fosse. Quatre hommes s’en étaient pris à lui et avaient tenté de lui couper la langue et les oreilles. Dans cette affaire d’une extrême sensibilité, plusieurs personnes ont été écrouées fin avril.

Les deux hommes appréhendés ce dimanche, de nationalité moldave et azerbaidjanaise, étaient en possession d’une arme de poing, un pistolet d’alarme transformé en calibre 38 spécial, selon une source nantaise. L’adresse nantaise de blogueur, opposant farouche au pouvoir en place dans son pays, a été découverte dans un de leur appareil multimédia.

Cette « situation glaçante », juge Me Henri Carpentier, avocat nantais du blogueur, a provoqué une réaction immédiate des forces de l’ordre. Dès lundi 13 juin au soir, des policiers en civil « sont venus s’assurer que j’allais bien, raconte Mahammad Mirzali. Ils ont fait le tour du quartier. Ce mardi matin, encore, les agents qui assurent régulièrement ma sécurité étaient présents à Nantes. Je sens bien que les deux hommes arrêtés ont un lien direct avec moi. » S’agit-il de tueurs à gage qui viennent de l’étranger et sont chargés de le tuer ?

Ces derniers jours, Mahammad Mirzali avait reçu des messages sur un compte Whatsapp d’un numéro géorgien annonçant « burdayam », qui veut dire « je suis là », en langue azéri. Le dernier message était accompagné d’une image de kalachnikov…

Le contexte est pesant, pour lui et ses parents. « J’essaye pourtant de me faire oublier un peu, en ce moment, parce que je suis fatigué de tout ça. J’ai reçu des milliers de menaces sur YouTube, indique-t-il. En avril, un blogueur azéri a été tabassé en Suisse. C’était sans doute mon tour… mais cette fois j’ai eu de la chance. Ils ont été arrêtés avant. »

Éric Bouillard, procureur de la République d’Angers ne souhaite pas en dire davantage sur cette affaire, pour le moment. Il indique seulement qu’il y a « effectivement eu deux hommes interpellés avec, peut-être, une destination finale nantaise. Une enquête de flagrance a été ouverte ».

Mahammad Mirzali demande depuis longtemps à déménager. Son avocat appelle à une réaction : « Il est temps que les autorités, au plus haut niveau, se saisissent de ce dossier. Les menaces semblent atteindre un niveau effrayant. Il y a urgence. »

Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/angers-49000/les-deux-hommes-interpelles-pres-d-angers-visaient-ils-un-blogueur-azeri-sous-protection-policiere-624a88bc-ebc5-11ec-9c83-bfcc11f15cab