Le Raid se trompe de maison : « On était tétanisés », raconte un couple de retraités

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Publié le 13/04/2023 11:29:24

Monique et Pierre ont connu un réveil hors du commun mardi matin. Une vingtaine de policiers de la BRI et du Raid se sont trompés d’adresse et ont fait irruption dans leur maison d’Ille-et-Vilaine.

Le réveil du 11 avril 2023 restera gravé dans leur mémoire. Ce mardi-là, à 6 heures du matin, Monique et Pierre Fresneau ont été sortis du lit par un bruit d’explosion. « On a entendu quatre gros boums, ça nous a réveillés en sursaut », raconte le retraité au micro de France Bleu Bretagne. Une vingtaine de policiers de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) et du Raid pénètrent alors dans leur maison, située en pleine campagne, à Guignen, au sud de Rennes.

« Ils ont fait sauter la porte avec des explosifs », relate Pierre Fresneau au journal Ouest-France. Le couple de sexagénaires quitte la chambre et se retrouve, en pyjama, face aux forces de l’ordre. « Sur le coup, j’ai pensé qu’il y avait eu un cambriolage chez nous ou quelqu’un qui s’était introduit, explique Monique Fresneau. C’est ça qui m’a fait peur. »

Les deux retraités sont « plaqués au mur », « les mains sur la tête ». « Ils nous mettaient en joue avec leurs armes. On était tétanisés, on ne comprenait pas, on n’a rien à se reprocher », poursuit Pierre Fresneau.

« On a de gros fous rires en y repensant »

Un quart d’heure plus tard, après avoir fouillé une bonne partie des placards, les policiers demandent au couple l’adresse du domicile dans lequel ils se trouvent. « Ils se sont rendu compte qu’ils s’étaient trompés de maison », raconte le retraité à Ouest-France. « On a compris qu’ils intervenaient dans le cadre d’un trafic de stupéfiants, on n’en sait pas davantage. »

« Il y a eu méprise, il n’y a aucun numéro sur les habitations et pas de boîtes aux lettres individuelles », a expliqué mercredi à France Bleu le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc. Une procédure d’indemnisation est, pour ce genre de situation, proposée par les services du ministère de la Justice, a précisé le magistrat.

Les policiers ont demandé aux retraités s’ils souhaitaient obtenir une aide psychologique. Le couple a refusé. « On a de gros fous rires en y repensant, donc pas besoin d’aide psychologique, assure Pierre Fresneau au quotidien régional Ouest-France. Nos amis, nos proches nous appellent pour comprendre ce qu’il s’est passé. On plaisante en me disant que je suis un baron de la drogue, que Guignen est une plaque tournante, mais je ne suis pas du tout Pablo Escobar. »

Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/le-raid-se-trompe-de-maison-on-etait-tetanises-raconte-un-couple-de-retraites-13-04-2023-JIZIRYNKMFHK3PDGLIHK76TNP4.php