Le propriétaire du site pornographique «Jacquie et Michel» placé en garde à vue

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Publié le 14/06/2022 08:01:09

Le propriétaire du célèbre site pornographique et son épouse ont été interpellés ce mardi, ainsi que trois autres personnes, dans le cadre d’une enquête pour « viols et complicité de viols », « agressions sexuelles » et « proxénétisme ».

C’est le signalement de trois associations féministes qui a déclenché l’enquête. Michel Piron, président du groupe Ares, propriétaire du site « Jacquie et Michel », objet d’une enquête pour « complicité de viol », « agressions sexuelles » et « proxénétisme » a été placé en garde à vue au premier district de la police judiciaire parisienne ce mardi matin, indique son avocat dans un communiqué. Son épouse a également été interpellée, ainsi que quatre autres personnes. Le parquet de Paris a confirmé le placement en garde à vue de cinq personnes pour des faits qui se seraient produits entre 2009 et 2015.

Le 10 juillet 2020, le parquet de Paris avait ouvert une enquête, confiée à la police judiciaire parisienne, sur la base d’un signalement adressé par Osez le féminisme, les Effronté-es et le mouvement du Nid. Les trois associations relayaient les témoignages d’actrices assurant avoir été contraintes à des « pratiques sexuelles hors normes et douloureuses alors qu’elles n’étaient pas consentantes », selon le journal 20 Minutes qui révélait alors l’information.

« Une actrice porno n’est pas une prostituée »

Selon Me Nicolas Cellupica, depuis le début de l’enquête, Michel Piron « a toujours sollicité à être entendu par les enquêteurs et à répondre ouvertement à leurs questions. » « Il s’est toujours dit du côté des victimes si des actrices ont subi des actes de violences sexuelles qu’il ignorait parfaitement. »

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Le communiqué rappelle que « Jacquie et Michel » « n’a jamais produit ou réalisé de film et n’est que diffuseur de films réalisés par des producteurs indépendants. » Il ajoute : « La pornographie n’a jamais été assimilée à de la prostitution : une actrice porno n’est pas une prostituée et un réalisateur ou diffuseur n’est pas un proxénète. »

Me Nicolas Cellupica ajoute qu’une information judiciaire devrait être ouverte d’ici la fin de semaine.

Le signalement des associations avait suivi la diffusion en février 2020 par le site Konbini d’une vidéo intitulée « les Coulisses sordides du porno amateur », dans laquelle deux femmes témoignaient de ces pratiques.

Dans un livre-enquête intitulé « Judy, Lola, Sofia et moi » (Ed. Goutte d’Or, 2018), le journaliste Robin d’Angelo a raconté son infiltration dans l’industrie du porno amateur et dénoncé l’absence récurrente de consentement et le non-respect du droit du travail.

Le groupe, qui annonçait 15 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2016, selon le journaliste, a fondé son succès sur l’achat à petits prix de vidéos d’amateurs en France, avant de professionnaliser peu à peu sa production.

L’entreprise fondée en 1999 concurrence désormais Dorcel, un des leaders de l’industrie pornographique.

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Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/le-proprietaire-du-site-pornographique-jacquie-et-michel-place-en-garde-a-vue-14-06-2022-UB45HENKB5BQRHPOCH2GU6RCKU.php