Le procès du «violeur de la Sambre», jugé pour 56 viols et agressions sexuelles, s’ouvre ce vendredi

logo Ouest France illustration Le procès du «violeur de la Sambre», jugé pour 56 viols et agressions sexuelles, s’ouvre ce vendredi

Publié le 09/06/2022 12:31:05

Le procès de celui que l’on surnomme le « violeur de la Sambre » s’ouvre ce vendredi 10 juin aux assises du Nord. Ce père de famille aujourd’hui âgé de 61 ans, avait un casier judiciaire vierge jusqu’à son arrestation devant sa maison en 2018. Il a reconnu une quarantaine de faits entre 1988 et 2018.

Un procès hors-norme au vu du nombre de victimes. Dino Scala comparaît jusqu’au 1er juillet 2022 devant les assises de Douai pour 17 viols, 12 tentatives de viol et 27 agressions ou tentatives d’agression sexuelle.

L’homme a été surnommé le « violeur de la Sambre », en référence à la rivière qui traverse la frontière franco-belge. C’est dans ce secteur qu’ont été agressées, selon un mode opératoire similaire, des adolescentes et des femmes, âgées de 13 à 48 ans, entre 1988 et 2018.

Le 26 février cette année-là, Dino Scala, ouvrier et entraîneur de clubs locaux de foot de 57 ans au casier judiciaire vierge, est arrêté devant son domicile de Pont-sur-Sambre (Nord) tôt le matin. Les policiers découvrent dans la voiture de ce père de cinq enfants – issus de deux mariages – des gants noirs, un couteau et une cordelette. Des effets souvent utilisés par le « violeur de la Sambre », recherché depuis années dans le cadre d’une enquête tentaculaire ouverte en 1996.

L’homme, dont l’ADN retrouvé sur plusieurs scènes de crime ne matche pas puisqu’il était inconnu des services de police, a finalement été identifié en février 2018 grâce à des images de vidéosurveillance lors de sa dernière agression commise à Erquelinnes (Belgique). Dino Scala a reconnu, selon son avocate, « la grande majorité des faits » : s’en être pris à une quarantaine de femmes, invoquant « des pulsions » incontrôlables. Il en conteste toutefois une « quinzaine ».

Selon l’enquête, il attaquait généralement les femmes de dos, au petit matin et sur la voie publique, mains gantées et en dissimulant son visage. Il les étranglait souvent avec l’avant-bras, un foulard ou une corde pour les traîner à l’écart et pouvait les menacer avec un couteau, leur attacher mains et pieds ou leur bander les yeux. Durablement traumatisées, plusieurs victimes ont dit avoir « vu la mort ».

« Elles espèrent pouvoir enfin mettre un point final à ce qui leur est arrivé, avoir un début d’explication et être entendues, comprises », commente Me Caty Richard, avocate de trois d’entre elles. Dino Scala a fait des « aveux spontanés dès le début de sa garde à vue » et se trouve toujours « dans cette même volonté d’expliquer, de répondre aux questions », indique son conseil, Me Margaux Mathieu.

Les investigations ont dessiné le profil d’un « prédateur » à la vie « organisée autour » de ces crimes. Avant d’aller au travail, il « rodait » pour trouver des victimes et repérer leurs habitudes. « Je tournais, […] j’observais où les femmes passaient », a-t-il indiqué lors d’auditions durant l’instruction. « J’aime être furtif, me dissimuler », a-t-il encore avoué, évoquant une « nature de chasseur ». Selon des experts psychologiques, sa jouissance provenait plus de la « domination d’autrui » que de l’acte sexuel.

Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/faits-divers/violence-sexuelle/viol/aux-assises-de-douai-dino-scala-juge-pour-56-viols-et-agressions-sexuelles-0223a75c-e706-11ec-8458-b2f5aa0496fd