Le procès du 13-Novembre vécu par les parents de victimes : « On ressort de là fatigués moralement »

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Publié le 23/06/2022 13:58:13

Mercredi 29 juin, la cours d’assises spéciale de Paris rendra son verdict après dix mois d’audience que Ouest-France a raconté au quotidien. Dans une série d’articles, nous revenons sur cet évènement hors normes. Aujourd’hui, rencontre avec Maurice Lausch dont la fille Marie a été tuée le 13 novembre 2015, au Bataclan, ainsi que son compagnon, Mathias Dymarski. Ils étaient tous les deux des enfants uniques.

Chaque mois, Maurice Lausch, le père de Marie, et Jean-François Dymarski, le père de Mathias, viennent de Moselle pour assister à l’audience : une semaine chacun à tour de rôle. Leurs épouses viennent au palais de justice plus ponctuellement. Quand on vient ici, c’est anxiogène. On ressort de là fatigués moralement, confie Maurice. Durant des mois, les témoins se sont succédé, les interrogatoires des accusés se sont répétés. Et pourtant, une certaine frustration demeure. Même si on espère toujours apprendre les raisons pour lesquelles nos enfants ont été tués, on n’aura pas toutes les réponses​, déplore Maurice Lausch.

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Qu’est-ce qui pouvait justifier une telle haine ? Je n’ai pas compris les explications des accusés. Ils ne sont pas clairs. Quand des éléments sont à charge, ils ne se souviennent plus de rien. S’ils sont à décharge, là, la mémoire leur revient…, constate, désabusé, Jean-François Dymarski.

Ces deux familles ont également découvert l’univers d’une cour d’assises, avec ses règles de fonctionnement, ses codes, parfois incompréhensibles pour une personne extérieure. Des témoins belges qui devaient venir à la barre, ont décliné la convocation en faisant valoir des certificats médicaux qui, comme par hasard, duraient toute la durée du procès, n’en revient toujours pas Maurice Lausch.

Pour Jean-François Dymarski, l’arrogance ​affichée par certains avocats de la défense ou par des accusés ne passe pas. « Quand Salah Abdeslam déclare que les parties civiles ont pu sortir grandies de cette épreuve… ​Le père de Mathias préfère ne pas finir sa phrase…

Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/faits-divers/attentats-paris/proces/les-parents-de-marie-et-mathias-le-proces-du-13-novembre-c-est-long-e03566aa-f1fd-11ec-9db8-71394e2ee1a7