Le ministre de la Justice annonce une évolution « historique » du statut des agents pénitentiaires

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Publié le 21/02/2023 22:10:00

L’an prochain, le corps des surveillants pénitentiaires qui compte 40 000 agents, passera en catégorie B de la fonction publique et celui des officiers en catégorie A. La réforme impliquera « une revalorisation indiciaire et indemnitaire importante », selon le ministre.

Les syndicats de gardiens de prison l’attendaient depuis longtemps. Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a annoncé mardi à Agen une évolution « historique » du statut de tous les agents pénitentiaires. « A compter du 1er janvier 2024, le corps des surveillants pénitentiaires passera en catégorie B (de la fonction publique) et celui des officiers en catégorie A », a annoncé le ministre devant la 215e promotion de l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire (Enap). « C’est une avancée historique car depuis longtemps réclamée et totalement méritée, vous qui incarnez la troisième force de sécurité de notre pays », avec 40 000 agents, a-t-il ajouté.

Des milliers d’emplois à pourvoir

Cette réforme vise notamment à améliorer « l’attractivité » des métiers de la pénitentiaire, qui fait face depuis plusieurs années à une crise du recrutement, et à « susciter des vocations » alors que des milliers d’emplois sont à pourvoir. Elle impliquera « une revalorisation indiciaire et indemnitaire importante », a dit Éric Dupond-Moretti. Selon la Chancellerie, une grille « est en cours de discussions » et une décision devrait être prise « fin mai début juin ».

« Nous n’avons pas encore annoncé de chiffre de revalorisation », a souligné le ministre de la Transformation et de la Fonction publique Stanislas Guérini, présent à Agen, qui souhaite que la réforme puisse entrer en application au début de 2024.

En janvier 2019, cette même évolution statutaire, alors défendue par plusieurs organisations syndicales, avait été refusée par la garde des Sceaux Nicole Belloubet au motif qu’elle « aurait pour effet d’interdire le recrutement (comme surveillants) de personnes n’ayant pas le baccalauréat », diplôme indispensable pour être candidat à un poste de catégorie B. Environ un tiers des surveillants de prison actuels n’ont pas ce diplôme, selon le ministère.

Des centres interrégionaux de formation continue

Éric Dupond-Moretti a toutefois indiqué devant la nouvelle promotion de l’Enap que la réforme permettrait d’organiser des recrutements d’agents contractuels, de catégorie C, sans le bac obligatoire, pour « seconder » les surveillants pénitentiaires. Ils pourraient assurer, selon la Chancellerie, des missions particulières comme la surveillance de parloirs. Le ministre a aussi annoncé la création de « plusieurs centres interrégionaux de formation » continue pour les agents pénitentiaires, dont la formation initiale reste à l’Enap. Il pourrait y en avoir « trois ou quatre », selon le ministère. *

« C’est une belle reconnaissance et une bonne nouvelle pour les personnels », a estimé à Agen Emmanuel Baudin, secrétaire général de FO Pénitentiaire, premier syndicat de la profession, qui souhaite maintenant « que le budget suive ». « On a demandé la même grille (indiciaire) que la police avec notamment une prime de maîtrise mensuelle. C’est ce qu’ils avaient obtenu quand ils ont créé des contractuels dans la police nationale », a-t-il ajouté.

Le secrétaire national du syndicat Ufap-Unsa Wilfried Fonck a estimé qu’il fallait maintenant s’assurer que « cette réforme d’envergure vraiment attendue par les personnels sur le terrain leur soit bénéfique ». « Il faut vraiment en profiter pour aller au-delà (de l’aspect financier) et redéfinir les missions du surveillant », a-t-il ajouté.

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