Le député LFI Carlos Martens Bilongo visé par une enquête pour blanchiment de fraude fiscale

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Publié le 11/05/2023 16:17:03

La procédure a été lancée contre l’élu du Val-d’Oise après un signalement de Tracfin, le service de traque de la fraude du ministère de l’Économie.

Des comptes dans le viseur de la justice. Une enquête préliminaire a été ouverte à l’encontre de Carlos Martens Bilongo, député (LFI) de la 8e circonscription du Val-d’Oise. Elle concerne des chefs de chefs de blanchiment de fraude fiscale et abus de biens sociaux, a confirmé au Parisien le parquet de Pontoise.

L’élu de 32 ans est soupçonné d’avoir dissimulé un peu moins de 200 000 euros aux autorités et fait l’objet d’une procédure ouverte mi-avril suite à un signalement de Tracfin, la cellule de renseignement financier de Bercy, selon des informations de BFMTV. Le parquet de Pontoise n’a pas souhaité communiquer davantage de détails sur l’enquête, également ouverte du chef de manquement de déclaration à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).

Selon ce document, disponible sur le site de l’HATVP, le parlementaire a déclaré six participations aux « organes dirigeants d’un organisme public ou privé ou d’une société à la date de l’élection ou de la nomination et au cours des cinq années précédant la date de la déclaration », dont quatre détenues à 100 % par le député. Ces dernières correspondent notamment à une société immobilière, une entreprise de coaching sportif, deux autres en relation avec le Code de la route. Carlos Martens Bilongo, indiquait pourtant n’avoir reçu aucune « rémunération ou gratification ». Le député assure de son côté apprendre ces faits par voie de presse. « À ma connaissance, l’intégralité des sommes versées sur mes comptes sociétés a été déclarée en bonne et due forme », assure-t-il. « J’ai demandé à mon avocat, en lien avec mon expert-comptable, de collecter l’ensemble des liasses fiscales et relevés de comptes pro et personnels des dernières années pour s’assurer qu’aucune erreur déclarative n’aurait pu être commise. Je devrais en connaître la teneur d’ici quelques jours. » Le Val-d’Oisien promet d’être « parfaitement transparent ».

Victime de propos racistes

En juin 2019, ce dernier d’une fratrie de six enfants, né et grandi à Villiers-le-Bel dans le quartier populaire de Derrière-les-Murs-de-Monseigneur, raflait 61,72 % des suffrages le soir du second tour des élections législatives et mettait fin à quinze années de présence au Palais-Bourbon de l’ancien maire (PS) de Sarcelles François Pupponi, qui soutenait à l’époque la majorité présidentielle.

L’élu LFI, ancien technico-commercial devenu enseignant, a été pris dans un tourbillon médiatique après qu’un député d’extrême droite a lancé des propos racistes au moment de sa prise de parole à l’Assemblée nationale. Le 3 novembre 2022, alors que Carlos Martens Bilongo intervenait sur le « drame de l’immigration clandestine », le député RN de Gironde Grégoire de Fournas a lancé dans l’hémicycle un « qu’il retourne en Afrique » ou « qu’ils retournent en Afrique », désignant pour les uns directement l’élu, pour les autres les bateaux de migrants.

VIDÉO. « Propos d’un autre âge » : manifestation devant l’Assemblée en soutien à Carlos Martens Bilongo

Toute la classe politique avait condamné des « mots intolérables » et Grégoire de Fournas avait été exclu temporairement pendant 15 jours, perdant la moitié de son indemnité parlementaire pendant deux mois, une sanction disciplinaire rarissime. Une séquence sur laquelle revient le parlementaire, l’un des plus jeunes de l’Assemblée nationale, dès le début de son livre Noir français, sorti ce jeudi et racontant son parcours.

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Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/le-depute-lfi-carlos-martens-bilongo-vise-par-une-enquete-pour-blanchiment-de-fraude-fiscale-11-05-2023-6TN32Y2AK5BSHHW3WJVRZ5V7UY.php