Landes : il violente sa belle-fille atteinte d’une sclérose en plaques et finit en prison

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Publié le 08/11/2021 08:16:44

Sous emprise, la mère est revenue sur ses déclarations incriminant son compagnon. Sa fillette de 9 ans continue, elle, de dénoncer les violences dont elles ont été victimes

Ne supportant plus de voir leur mère violentée par son nouveau compagnon, deux sœurs s’interposent régulièrement, entre janvier et août dernier. Dans l’appartement de La Moustey, à Saint-Pierre-du-Mont, les engueulades sont quotidiennes. Ça hurle, ça se dénigre, ça se tape dessus devant les enfants, quatre d’elle et cinq de lui.

Jusqu’au 17 août où l’homme gifle, donne des coups de pied, tire les cheveux et menace avec un couteau sa compagne. Il bouscule sa belle-fille, de 9 ans, atteinte d’une sclérose en plaques et qui souffre de problèmes de motricité. Trois jours d’Incapacité totale de travail lui sont prescrits.

Il nie en bloc\r

Le prévenu, né au Maroc en 1976, cheveux noirs rasés sur les côtés et queue de cheval au-dessus, parle avec un flot effréné, à l’image des commissaires-priseurs. Il se perd dans ses digressions et nie tout en bloc. « Madame le juge, on se crie dessus, on s’insulte, il y a des crises de jalousie, mais je n’ai jamais levé la main sur personne. Je le jure sur Dieu », livre-t-il, la voix chargée de trémolos caricaturaux.

Autre version du côté des ex-compagnes du prévenu : « Il m’a fait vivre le pire moment de ma vie. Je suis une thérapie depuis. » Une autre confie : « J’étais sous son emprise. Il passait d’un extrême à l’autre, du plus gentil du monde au monstre. » Une procédure d’instruction est ouverte pour violences et viol à l’encontre de sa dernière compagne.

Lors de l’audience du mardi 2 novembre, la juge demande : « Pourquoi vos enfants respectifs parlent de ces violences quotidiennes ? » Il se défausse : « Demandez-leur, je ne suis pas dans leur tête, moi. »

La mère témoigne : « Je le frappais toujours en premier. S’il avait levé la main sur mes filles, il aurait passé un sale quart d’heure. » Interrogée sur les déclarations de ses propres filles, la mère, bientôt jugée pour des insultes envers les forces de l’ordre, conclut : « Elles disent ce qu’elles veulent. »

« Ce n’est pas pardonnable »

Gros consommateur de cocaïne et avec un casier judiciaire entaché de cinq condamnations, le beau-père résume : « Je me défonçais la tête dans ma chambre pour ne plus entendre les cris. Je ne pouvais pas partir. »

« Il est rare de voir un dossier pareil dans les Landes, glisse le ministère public. Madame est complètement sous l’emprise de son compagnon. Tous les enfants décrivent un climat tendu et violent. »

Me Tressard, qui défend la jeune fille, précise : « Elle est abîmée par les coups et démolie par cette pression psychologique. » Le substitut ajoute : « C’est désagréable de remettre systématiquement en cause les déclarations de vos enfants. Ce n’est pas comme ça qu’ils grandiront sereinement. Avant d’avoir le culot de venir traiter tout le monde de menteur, il y a des évidences à ne pas nier. » Il requiert un an de prison dont trois mois avec sursis.

En défense, Me Barbe présente un dossier « loin d’être classique, avec des insultes réciproques et pas de victime sous emprise comme on essaye de vous faire croire. »

L’homme est condamné à neuf mois de prison, dont trois avec sursis et maintien en détention.

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