La Rochelle : vols et actes de vandalisme se multiplient dans les jardins familiaux de Vaugouin

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Publié le 19/12/2021 15:27:42

À quatre reprises depuis le mois d’octobre les cabanes des jardiniers ont été cambriolées et vandalisées. Deux d’entre elles ont brûlé. Des saccages pour 5 ou 10 litres d’essence

« Merci de ne pas casser la porte, la salle est vide. » Aux jardins familiaux de Vaugouin, l’humour est placardé sur la porte d’entrée du petit local commun. Le message s’adresse à ceux qui, à quatre reprises depuis le début de l’automne, sont venus fracturer, dégrader, pour voler dans les parcelles. La porte du local, forcée à deux reprises, conserve les stigmates de ces effractions : le doublement en contreplaqué défoncé qu’étaient venus poser les agents municipaux pour la renforcer. « Désormais, une serrure sur trois fonctionne », évoque entre exaspération et colère Jean Lyda. Lui-même jardinier passionné, il est pour le compte de l’association des Jardins familiaux de La Rochelle le référent du secteur de Vaugouin. Au bout de la rue Meschinet de Richemond, calées sur une douce pente de coteau entre la voie ferroviaire de desserte de la Pallice et la bretelle de la rocade menant à Chef-de-Baie, 103 parcelles sont ici mises à la disposition de ceux qui n’ont pas peur de se retrousser les manches quelle que soit la saison, ou de leurs voisins pour qui le petit lopin de terre soutient les fins de mois difficiles.

Une des cabanes incendiées.

Jean Lyda

Violés dans leur intimité

« Quasiment tout le monde a subi », résume dans son tour d’horizon Jean Lyda qui tient sous le coude une liste de 24 noms, ceux des premières victimes qui avaient déposé plainte début novembre. D’autres ont suivi par cohorte de dizaines ou de vingtaines, pour les dégradations commises dans les nuits du 13 au 14 décembre dernier, puis, tout récemment dans celle du 17 au 18, nuit de vendredi à samedi dernier. En novembre encore, deux abris de jardins avaient été incendiés. « Jamais il y a eu une telle fréquence », souligne-t-il. « Ils viennent, et ils saccagent. Pour 5 litres d’essence, pour un bidon, pour une perceuse, un lapidaire, ou juste pour voir. » Les motoculteurs, les tondeuses sont laissées sur place. « Ce sont vraiment des sauvages », tempête le jardinier tout en empathie avec sa communauté de braves gens, « parmi lesquels beaucoup de femmes seules, des femmes de ménage pour qui c’est un petit complément. Ces gens sont en train de péter les plombs. » L’un d’eux veut venir faire le guet la nuit, il promet un sale quart d’heure au visiteur indésirable qui le croiserait.

Dans la nuit du 17 au 18, une trentaine de cabanons de jardins ont été fracturés et visités.

Jean-Christophe Sounalet/ « SUD OUEST »

Ce n’est pas la solution et Jean Lyda préfère sensibiliser les riverains du quartier, les inviter à révéler les déplacements insolites, les comportements inattendus, les mouvements douteux, qu’ils pourraient observer. Il espère aussi une sécurisation par la Ville. « Beaucoup de ceux qui sont ici vivent en appartement, certains viennent y chercher un peu d’autosuffisance et ce qui se passe là, c’est dur. Ce ne sont pas tant les vols dans les cabanes, elles sont modestes, faites de bric et de broc, c’est le fait que ces intrusions violent l’intimité ; je sens ces victimes touchées, ça me désole. » L’émotion le dispute au grand cœur que met Jean Lyda dans la description de la vie du jardin aux quatre saisons. Certains attendent plusieurs mois pour obtenir le droit d’en retourner la terre.

Les cabanons fabriqués de bric et broc sont aisés à fracturer.

Jean-Christophe Sounalet/ « SUD OUEST »

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Source : https://www.sudouest.fr/charente-maritime/la-rochelle-vols-et-actes-de-vandalisme-se-multiplient-dans-les-jardins-familiaux-de-vaugouin-7405004.php