La peine du suspect de la tuerie de la rue d’Enghien à Paris alourdie pour l’agression de cambrioleurs en 2016

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Publié le 09/05/2023 13:55:18

Le septuagénaire soupçonné de l’assassinat de trois Kurdes en décembre à Paris, William Malet, a été condamné ce mardi à trois ans de prison par la cour d’appel de Paris pour avoir agressé au couteau trois cambrioleurs en 2016.

William Malet, l’homme soupçonné de l’assassinat de trois Kurdes en décembre à Paris, était jugé en appel ce mardi dans une tout autre affaire. En 2016, alors qu’il rentrait à son domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), il avait surpris trois cambrioleurs et les avait agressés au couteau. Deux des intrus avaient été grièvement blessés. Pour ces faits, le septuagénaire a été condamné ce mardi à trois ans de prison, une peine plus lourde qu’en première instance.

En juin 2022, William Malet avait en effet été condamné à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de Bobigny. Les trois cambrioleurs, deux Algériens et un Marocain âgés de 21 à 28 ans, avaient eux aussi été condamnés à la même peine. « Une incohérence », avait estimé l’avocate générale lors de l’audience en appel, réclamant « quatre ans d’emprisonnement » contre le septuagénaire.

Le 21 mars, il avait comparu devant la cour d’appel de Paris pour répondre à cette affaire. Loin d’appeler la police ou de « quitter les lieux », William Malet a « attaqué le premier », a « éteint la lumière », s’est « muni d’une arme bien plus létale » que les couteaux dont disposaient les trois agresseurs, une dague de 24 cm, a énuméré la présidente de la cour Nathalie Dutartre. « Tout ceci exclut complètement l’état de légitime défense » plaidé par le prévenu, a-t-elle conclu.

« Dangerosité avérée »

« Vous n’étiez absolument pas dans une logique de peur mais au contraire d’animosité avérée », a expliqué la présidente au retraité, qui a pris connaissance du délibéré par visioconférence depuis son lieu d’incarcération. La peine, qui prend en compte sa « dangerosité avérée », « indépendamment des autres procédures » en cours, est assortie d’une interdiction de port d’arme pendant cinq ans.

À l’audience, William Malet avait expliqué que sa condamnation dans ce dossier, ressentie comme « injuste », avait constitué un point de bascule dans son obsession raciste, et que la confiscation de l’arsenal illégal retrouvé chez lui - allant de dagues anciennes à des fusils d’assaut - avait laissé « un grand vide » dans sa vie.

Ce conducteur de TGV à la retraite de 70 ans a reconnu avoir ouvert le feu, le 23 décembre, devant un centre culturel kurde de Paris, faisant trois morts et trois blessés. Mis en examen pour assassinats et tentatives d’assassinats à caractère raciste, il a expliqué son geste par sa « haine pathologique » des étrangers et par un désir de vengeance et de célébrité posthume. Il est également mis en examen pour avoir attaqué au sabre un campement de migrants à Paris en décembre 2021, blessant deux personnes dont l’une grièvement.

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Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/le-suspect-de-la-tuerie-de-la-rue-denghien-a-paris-condamne-a-trois-ans-de-prison-pour-lagression-de-cambrioleurs-en-2016-09-05-2023-727HAGWOMZBRXPZB4DYVOFJ6NQ.php