La Grèce en émoi après plusieurs féminicides : « C’est la partie émergée de la violence domestique »

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Publié le 03/08/2021 15:16:07

L’émoi est palpable en Grèce après le féminicide d’une femme de 43 ans au sud du pays ce 3 août. La région est particulièrement meurtrie par ce nouveau meurtre à caractère misogyne car c’est le deuxième perpétré en moins d’une semaine et le septième depuis le début de l’année.

Une femme de 43 ans a été abattue à coups de pistolet mardi par son mari, dans la taverne où elle travaillait à Larissa, au centre du pays. Les faits ont été perpétrés quatre jours après un autre féminicide près d’Athènes.

Ce nouveau féminicide a provoqué un choc dans le pays d’environ 10,6 millions d’habitants, qui compte sept féminicides depuis le début de l’année.

Armé d’un pistolet, le mari, 54 ans, est entré dans la taverne et tiré huit fois sur sa femme, qui a été tuée sur le coup, selon des médias locaux. Il a été aussitôt arrêté, selon l’Agence de presse grecque, Ana.

Vendredi dernier, une femme de 31 ans a été poignardée et tuée à Dafni près d’Athènes, par son mari de 40 ans, qui s’est livré ensuite à la police. Les voisins de la victime avaient dénoncé auprès de la police les violentes disputes.

Depuis le début de l’année, sept féminicides ont été enregistrés en Grèce, un phénomène qui montre la hausse de la violence domestique dans le pays, peu accoutumé aux dénonciations de ces incidents.

En Grèce, le « féminicide » n’existe pas dans le Code pénal. Ce n’est pas pour autant qu’elle n’existe pas dans la société grecque, la violence domestique a enregistré une hausse de 4 % en 2020 par rapport au 2019.

Lors du premier confinement, les appels vers la ligne téléphonique mise en place pour soutenir les femmes victimes de violence (15 900) ont augmenté de 230 %.

« Les féminicides sont la partie émergée de l’iceberg de la violence domestique », a indiqué à la radio Skaï, Maria Stratigaki, professeure de politique sociale à l’Université Panteion d’Athènes, spécialiste de l’égalité des genres.

L’opposition de gauche Syriza a demandé la démission de Maria Syrengela, secrétaire générale à l’égalité des sexes qui a déclaré mardi que ces féminicides ne signifiaient pas une hausse du phénomène et que « la Grèce se trouvait dans une meilleure situation que le Mexique ou le Venezuela où le nombre des féminicides est beaucoup plus important ».

« Les féminicides existaient depuis des années, il y a une hausse en raison du confinement », a-t-elle indiqué, soulignant que « les femmes ont récemment commencé à dénoncer la violence domestique ».

« Il s’agit du septième féminicide en sept mois, mais le gouvernement et la police continuent de ne prendre aucune mesure, et de ne pas comprendre que la violence conjugale est en augmentation, surtout après des mois de confinement », a dénoncé mardi Syriza.

Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/europe/grece/la-grece-en-emoi-apres-plusieurs-feminicides-c-est-la-partie-emergee-de-la-violence-domestique-9a7f7caa-f45a-11eb-be44-3c3b5e3aae9e