La cour d’appel de Versailles déplore « une dégradation » de la qualité des enquêtes

logo Sud Ouest illustration La cour d’appel de Versailles déplore « une dégradation » de la qualité des enquêtes

Publié le 24/01/2022 18:32:17

Aussi bien sur les outils numériques que sur le malaise au travail, la cour d’appel de Versailles dénonce les dégradations sur la qualité des enquêtes en France

La cour d’appel de Versailles, troisième du pays en terme d’activité, a déploré lundi 24 janvier « une dégradation de la qualité des enquêtes de la police judiciaire » dans les « principaux centres urbains », investigations qu’il faudrait pouvoir suivre « en temps réel ».

Actuellement, « on poursuit le plus souvent des procédures sans les lire ou du moins on les lit à un moment trop tardif une fois l’enquête clôturée », regrette le procureur général de Versailles Marc Cimamonti, lors de l’audience solennelle de rentrée de la cour (Val d'Oise, Yvelines, Eure-et-Loir, Hauts-de-Seine).

Des enquêtes « téléphoniques »

Aujourd’hui, le contrôle des enquêtes par le parquet reste « très largement téléphonique pour la délinquance générale du quotidien » alors qu’il faudrait « prendre connaissance des procès-verbaux des investigations en temps réel », poursuit le procureur général.

Mais, c’est sans compter la « faillite numérique » à laquelle sont confrontés les magistrats : « Un logiciel de traitement de texte » qui date de 2004, « huit ou neuf » programmes nécessaires pour tenir une permanence au parquet…

« Un logiciel de traitement de texte » qui date de 2004, « huit ou neuf » programmes nécessaires pour tenir une permanence au parquet

« Il est très compliqué pour un parquet d’avoir une connaissance fine d’une enquête », abonde le nouveau Premier président de la cour, Jean-François Beynel, présenté lundi.

Souffrance au travail

Pour avoir des enquêtes « inattaquables », il ne faut « pas simplement faire des constats et envoyer dans le circuit, il faut enquêter à charge et à décharge », « faire des confrontations »… liste M. Beynel.

Fin novembre, une tribune de jeunes magistrats, criant mal-être et souffrance au travail, a suscité une mobilisation inédite de la part des acteurs du monde judiciaire, réclamant plus de moyens.

Face à ce malaise, « je ne serai pas un président qui se contente de bons sentiments sans agir », a promis Jean-François Beynel, qui prend la tête d’une cour aux juridictions importantes, dont Nanterre, qui accueillera en mars le pôle national des « cold cases ».

Crédits image et texte : Sud Ouest©
Source : https://www.sudouest.fr/faits-divers/la-cour-d-appel-de-versailles-deplore-une-degradation-de-la-qualite-des-enquetes-7977858.php