L’université de Tours soupçonnée d’avoir protégé un étudiant accusé de violences sexuelles

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Publié le 29/04/2022 15:31:43

D’après une information dévoilée ce vendredi 29 avril 2022 par franceinfo, l’université de Tours est suspectée d’avoir protégé un étudiant en médecine accusé de viol et d’agressions sexuelles, en n’engageant pas de procédure disciplinaire à son encontre. Les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur ont saisi l’Inspection générale de l’Éducation, du Sport et de la Recherche.

Franceinfo révèle, dans une enquête publiée ce vendredi 29 avril 2022, que les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur ont saisi l’Inspection générale de l’Éducation, du Sport et de la Recherche pour qu’elle diligente une enquête visant l’Université de Tours.

D’après nos confrères, cette inspection vise à faire la lumière sur l’implication du corps universitaire dans une affaire, révélée le 15 avril dernier à la suite de collages disposés par le collectif Action féministe Tours dans les locaux de la faculté, accusant l’université de « protéger les violeurs », comme le rapporte France Bleu. L’établissement n’aurait pas engagé de procédure disciplinaire à l’encontre d’un étudiant en médecine, visé par cinq plaintes pour des faits de viol et d’agressions sexuelles, qui auraient été commis entre 2013 et 2020.

Aucune sanction disciplinaire

Trois plaintes émanent d’étudiantes en médecine, une autre d’une jeune femme rencontrée en soirée et une dernière d’une lycéenne âgée de 15 ans au moment des faits.

D’après les informations de franceinfo, le président de l’université de Tours avait été informé le 8 septembre 2020 d’une première plainte déposée par une étudiante. Seul à pouvoir engager des poursuites disciplinaires, il aurait, selon le média, préféré "attendre d’en savoir plus". Nommé en novembre 2020, son successeur a assuré n’avoir pas été mis au courant de cette affaire. Une source interne à l’établissement a pourtant indiqué à franceinfo que "tous les éléments relatifs à cette affaire ont été transmis au moment du changement de direction".

L’étudiant a pu reprendre ses études

Le 14 septembre 2020, le doyen de la face de médecine de Tours avait décidé d’interdire à l’étudiant mis en cause de revenir à l’université et de se rendre en stage. Une décision prise hors de toute procédure disciplinaire. Le 30 septembre, l’étudiant, fils de médecins réputés à Tours, était mis en examen et placé en détention provisoire avant d’être libéré et placé sous contrôle judiciaire deux mois plus tard.

Sans sanction disciplinaire inscrite dans son dossier, il a pu reprendre ses études de médecine à la faculté de Limoges, qui a accepté sa candidature par respect de la présomption d’innocence, comme le rapporte France Info. Il a ensuite pu intégrer un stage en gynécologie, une affectation qui a profondément choqué ses victimes présumées. La présidente de l’université de médecine de Limoges a précisé à nos confrères que cette affectation avait été décidée par un « algorithme », « sans que l’étudiant en ait fait le vœu ». Il fait, en outre, l’objet de mesures de surveillance et n’a pas le droit de rester seul avec une patiente ou une étudiante.

Mardi 26 avril 2022, le doyen de l’université de Tours a déposé plainte pour diffamation, intrusion et dégradation à l’encontre du collectif féministe à l’origine du collage.

Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/centre-val-de-loire/tours-37000/l-universite-de-tours-soupconnee-d-avoir-protege-un-etudiant-accuse-de-violences-sexuelles-7746845