L’IGPN enquête après des soupçons de violences policières sur un sans-papiers malien

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Publié le 15/11/2021 14:36:42

En septembre dernier, Seriba, sans-papiers malien, a été interpellé par la police alors qu’il fêtait son anniversaire avec des amis

Le parquet de Paris a confirmé ce lundi 15 novembre une information du journal Mediapart. Une enquête sur des soupçons de violences policières a été confiée le 17 septembre à l’IGPN, la police des polices. Elle concerne une interpellation d’un Malien sans papiers à Paris, le même jour.

Plus précisément selon le parquet, cette enquête se penche sur des faits de « violences par personnes dépositaires de l’autorité publique ». Les faits se seraient déroulés tard dans la nuit alors que Seriba, 30 ans, sans-papiers malien, fêtait son anniversaire avec ses amis dans la cour de son immeuble. Il est interpellé à 3 heures 30 par un équipage du XVIIIe arrondissement intervenant pour des perturbateurs. D’après la Préfecture de police, il était « en état d’ébriété ».

Soupçons de violences policières

Sur des images de vidéosurveillance dévoilées par Mediapart, on peut voir le face-à-face tendu entre Seriba et un policier avant qu’il ne soit amené au sol et menotté. Une source policière a affirmé à l’AFP qu’il était également drogué au protoxyde d’azote (gaz hilarant) et qu’un Taser avait été utilisé à « deux reprises sur lui ». Une version corroborée par plusieurs témoignages.

Mais selon le sans-papiers, il aurait subi davantage de violences de la part des forces de l’ordre dans le véhicule de police et au commissariat. Seriba a déclaré qu’il avait reçu plusieurs coups de Taser « au niveau des testicules » et avait été frappé « au niveau de la face, du thorax », entraînant une hospitalisation.

Il a été roué de coups de poing au niveau de la face, du thorax

Sa version est appuyée par un rapport médical dévoilé par le site d’information en ligne et consulté par l’AFP. Seriba a en effet été examiné par un médecin de l’Unité médico-judiciaire. Ce dernier lui a accordé 45 jours d’interruption totale de travail (ITT), évoquant une « probable fracture du radius », un « choc psychologique important », un « traumatisme crânien » et des « lésions au niveau des parties génitales compatibles avec des traces de Taser ». Seriba a finalement déposé plainte à l’IGPN le 6 octobre dernier.

Crédits image et texte : Sud Ouest©
Source : https://www.sudouest.fr/justice/l-igpn-enquete-apres-des-soupcons-de-violences-policieres-sur-un-sans-papiers-malien-6947815.php