Jean-Luc Lahaye, mis en examen pour viols sur mineures, a passé une première nuit en prison

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Publié le 05/11/2021 14:02:50

Après les plaintes de deux anciennes fans, aujourd’hui majeures, le chanteur de 68 ans a été mis en examen vendredi soir pour viols sur mineures et placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de la Santé à Paris.

Les derniers fans de Jean-Luc Lahaye vont devoir se faire une raison : l’ancienne star des années 1980 ne risque pas de remonter de sitôt sur scène pour interpréter ses tubes « Papa chanteur » ou « Femme que j’aime ».

Souvent traité de « pédocriminel » sur les réseaux sociaux lorsque ses concerts sont annoncés, le chanteur de 68 ans se retrouve lesté d’un nouveau boulet judiciaire, sans commune mesure avec ses précédentes condamnations pour des relations illégales avec des mineures.

Ce vendredi 5 novembre, à l’issue d’une garde à vue de deux jours dans les locaux de l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) à Nanterre (Hauts-de-Seine), Jean-Luc Lahaye a été mis en examen par une juge d’instruction pour plusieurs infractions : « viol », « viol et agressions sexuelles sur mineures de plus de 15 ans », « corruption de mineures » et « subornation de témoin ». Des faits criminels passibles de 15 ans de réclusion.

Dans la soirée, l’artiste a été placé en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet de Paris. Il a été incarcéré à la prison de la Santé. Un coup dur pour le sexagénaire qui n’a connu la prison qu’une brève fois dans sa jeunesse pour un vol de voiture… « Je regrette cette décision qui n’est cependant pas étonnante dans la mesure où elle est fondée sur un dossier dans lequel l’ensemble des investigations y ont été réalisées à charge, nous a confié ce vendredi soir Me David Apelbaum, l’avocat de Jean-Luc Lahaye. L’information judiciaire permettra de rétablir la vérité. »

Des rapports violents, des coups et humiliations

Dans ce nouveau dossier aux confins du sordide, Jean-Luc Lahaye est soupçonné d’avoir abusé sexuellement de deux anciennes fans qui disent avoir été sous l’« emprise » du chanteur.

La première, R., dénonce des rapports sexuels violents imposés entre 2013 et 2015, alors qu’elle était âgée de 15 à 17 ans. La seconde, E., évoque des faits similaires mais sur la période 2016 à 2018, alors qu’elle avait 16 à 18 ans. Les deux jeunes femmes décrivent la même mécanique : après avoir noué contact par les réseaux sociaux avec la star de la variété française, elles ont entretenu une correspondance érotique avec lui par messagerie avant que leur relation ne bascule du virtuel au réel. Dans des conditions qu’elles décrivent comme très brutales.

Aux enquêteurs, R. et E. ont expliqué avoir dû assouvir durant des années toutes les demandes sexuelles extrêmes du chanteur, évoquant des rapports physiques violents marqués par des coups, des humiliations et des pénétrations douloureuses avec des objets sadomasochistes.

Ces rencontres exclusivement sexuelles, qu’elles qualifient de régulières, se seraient déroulées dans des hôtels, dans les loges du chanteur lors de concerts à Paris, dans le Loiret, dans les Deux-Sèvres… ou encore à son domicile.

Les plaignantes affirment être parfois sorties en larmes de ces rendez-vous. Elles disent avoir été forcées de consentir aux exigences « hard » du chanteur en raison de leur admiration inconditionnelle pour cet artiste célèbre et bien plus âgé. Pour maintenir ces jeunes adolescentes inexpérimentées dans l’illusion de l’amour, ce dernier aurait pris pour habitude de leur envoyer des messages romantiques ou de petites attentions.

Des rapports consentis, épisodiques et sans violence, selon le chanteur

Lors de sa garde à vue, le chanteur a pour sa part démenti l’intégralité des accusations. Il reconnaît des rapports sexuels mais maintient qu’ils étaient tous consentis, épisodiques et sans violence. Pour sa défense, il dénonce une concertation entre les deux victimes déclarées et s’étonne qu’elles aient attendu l’année 2021 pour déposer plainte. Ces dernières auraient, par ailleurs, tenté de convaincre une troisième jeune femme de se tourner vers la justice.

Le sexagénaire a également souligné que R. et E. n’avaient jamais mentionné de tels faits lorsqu’elles avaient été entendues au cours d’une première enquête pour « corruption pour mineurs » en 2014.

À l’époque, l’artiste avait été condamné à un an de prison avec sursis, mais uniquement pour avoir réclamé des jeux sexuels à R., alors âgée de 14 ans, par Internet. Lors des investigations, R. avait bien dénoncé le comportement de Jean-Luc Lahaye mais elle s’était finalement rétractée. Et lui avait même apporté son soutien après sa condamnation. Quant à E., elle n’avait jamais évoqué de viols.

Mais les deux jeunes femmes, devenues majeures, disent aujourd’hui s’être libérées du conditionnement psychologique du chanteur et avoir pris conscience qu’elles avaient été agressées. La justice s’interroge par ailleurs sur la responsabilité d’une des filles de Jean-Luc Lahaye, qui a eu des contacts insistants avec E., et des mères des deux plaignantes, elles-mêmes en admiration devant le chanteur, dans la mise sous silence des viols allégués.

Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/jean-luc-lahaye-soupconne-de-viols-sur-mineurs-lex-star-des-annees-80-presentee-a-un-juge-dinstruction-05-11-2021-UVJAMKVYAVF5PDQW5CL2MQKNWU.php