Japon : un homme tente de s’immoler par le feu près du bureau du Premier ministre

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Publié le 21/09/2022 05:52:51

Le septuagénaire a laissé un mot dans lequel il explique être opposé aux très controversées funérailles d’Etat, qui seront organisées pour l’ancien Premier ministre assassiné, Shinzo Abe, le 27 septembre.

Un geste radical. Un homme a tenté de s’immoler par le feu, ce mercredi, près du bureau du Premier ministre japonais à Tokyo. Selon plusieurs médias nippons qui ont rapporté les faits, l’homme a été ensuite hospitalisé. D’après l’agence de presse japonaise Kyodo, il était même conscient lors de son transport.

« Nous avons été informés qu’un homme avec des brûlures a été trouvé par un officier de police à 7 heures ce matin (minuit, heure française) à un croisement » à proximité du Kantei, le complexe au cœur de la capitale japonaise abritant les bureaux et la résidence du Premier ministre, a déclaré lors d’un point presse régulier le porte-parole du gouvernement, Hirozaku Matsuno. Il a toutefois refusé d’en dire davantage : « Les détails sont actuellement examinés par la police ».

Selon l’agence de presse japonaise Kyodo, la police a trouvé un message que l’homme aurait laissé sur place, disant qu’il était septuagénaire. Il y expliquait aussi son geste par sa forte opposition aux funérailles d’État organisées pour Shinzo Abe le 27 septembre.

Des funérailles très controversées

Personnalité aussi emblématique que controversée de la droite nationaliste au Japon, Shinzo Abe avait quitté le pouvoir en 2020 pour des raisons de santé. Il a été assassiné par balles le 8 juillet en plein meeting électoral à Nara (ouest du Japon) à l’âge de 65 ans. Cet assassinat a ému au Japon et dans le monde entier. Mais la décision sans concertation préalable du Premier ministre actuel, Fumio Kishida, d’organiser des funérailles nationales pour Shinzo Abe a soulevé une vague de réprobation d’une ampleur inattendue dans le pays.

Des funérailles nationales pour des responsables politiques sont rarissimes au Japon depuis l’après-guerre : la dernière cérémonie de cette ampleur pour un Premier ministre nippon remonte à 1967. Le coût pour le contribuable de celle prévue pour Shinzo Abe, en présence de centaines de dignitaires étrangers, a été chiffré par le gouvernement à 1,7 milliard de yens (12 millions d’euros). Elle a fait grincer des dents dans une partie de l’opinion.

VIDEO. Shinzo Abe, ancien Premier ministre japonais, assassiné par un ancien militaire

Shinzo Abe a battu le record de longévité au pouvoir d’un Premier ministre japonais et il était connu à l’international pour son activité diplomatique et son ambitieuse politique de relance économique. Mais il était très loin de faire l’unanimité dans son pays, où beaucoup voyaient d’un mauvais œil ses vues nationalistes et sa volonté de réviser la Constitution pacifiste japonaise. Sa réputation avait aussi été ternie par de nombreuses affaires de clientélisme. Son assassin présumé, Tetsuya Yamagami, interpellé après les faits, a expliqué qu’il en voulait pour des raisons personnelles à l’Église de l’Unification, surnommée la « secte Moon », avec laquelle Shinzo Abe entretenait des liens, selon lui.

Critiqué pour l’hommage national réservé à Shinzo Abe et par des révélations en cascade sur les nombreux liens entre l’Église de l’Unification et des élus du Parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice au pouvoir), le Premier ministre nippon, Fumio Kishida, a vu sa popularité fondre depuis cet été. Il n’était pas présent mercredi à Tokyo : il s’est envolé la veille pour New York pour participer à l’Assemblée générale des Nations unies.

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