Publié le 17/09/2022 17:46:52
Après les funérailles de la jeune femme samedi, des personnes « ont scandé des slogans en exigeant des enquêtes détaillées sur cette affaire », selon l’agence Fars.
Selon des médias locaux, les forces de sécurité iraniennes ont dispersé samedi à coup de gaz lacrymogènes une manifestation dans le nord-ouest du pays après la mort de Mahsa Amini, 22 ans, arrêtée mardi à Téhéran par l’unité de police chargée de faire respecter le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes, dont le port obligatoire du foulard en public.
La jeune femme a été inhumée samedi dans sa ville natale de Saghez, dans la province du Kurdistan, selon l’agence de presse Fars. Toujours selon l’agence de presse, des personnes « ont scandé des slogans en exigeant des enquêtes détaillées sur cette affaire » après ses funérailles. Les « manifestants se sont ensuite rassemblés devant le bureau du gouverneur » en scandant « d’autres slogans » avant d’être « dispersés par les forces de sécurité qui ont tiré des gaz lacrymogènes ».
La police dément tout « contact physique »
Vendredi, la télévision d’Etat a annoncé sa mort après trois jours dans le coma et a diffusé des extraits d’une vidéo montrant une salle, visiblement au commissariat, où l’on peut voir de nombreuses femmes. L’une d’elle, présentée comme Mahsa Amini, se lève pour discuter avec une « instructrice » au sujet de sa tenue vestimentaire, avant de s’effondrer.
Dans un autre extrait, le service d’urgence transporte le corps de la femme vers une ambulance. Dans la foulée, la police de Téhéran a confirmé le décès de Mahsa Amini, affirmant « qu’il n’y avait pas eu de contact physique » entre les agents de police et la jeune femme.
Une enquête lancée par les autorités
De son côté, la présidence iranienne a indiqué que le président Ebrahim Raïssi a chargé le ministre de l’Intérieur d’enquêter sur cette affaire. Samedi, le chef du bureau du médecin légiste de Téhéran a déclaré à la télévision d’Etat que des enquêtes sur la cause du décès de la jeune femme étaient en cours mais qu’elles prendraient trois semaines.
La mort de Mahsa Amini survient alors que la controverse enfle sur la conduite la police des mœurs qui patrouille dans les lieux publics pour vérifier l’application de la loi sur le foulard et d’autres règles islamiques. Depuis la Révolution islamique de 1979, la loi impose à toutes les femmes le port d’un voile recouvrant la tête et le cou tout en dissimulant les cheveux. Cependant, ces deux dernières décennies, de plus en plus de femmes laissent des mèches, voire plus, dépasser de leur voile.
Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/iran-une-manifestation-dispersee-a-coup-de-lacrymogenes-apres-la-mort-de-la-jeune-femme-arretee-pour-sa-tenue-17-09-2022-TG426BMEZBG6ZGFEG2XB6IEWJI.php