Incendie mortel au Guyana : une élève a mis le feu après confiscation de son portable

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Publié le 24/05/2023 08:52:25

19 jeunes sont décédés dans le sinistre d’un dortoir dimanche. Les flammes auraient pris avec une allumette, dans une salle de bain aspergée d’insecticide.

La cause de l’incendie qui a coûté la vie à 19 jeunes dans un dortoir de jeunes filles, dimanche, au Guyana, est désormais connue. Il a été déclenché par une adolescente mécontente de la confiscation de son portable.

« Une élève est soupçonnée d’avoir déclenché l’incendie dévastateur parce que son téléphone portable lui avait été confisqué », a annoncé mardi la police à propos de l’incendie à Mahdia, ville minière enclavée de ce petit pays anglophone d’Amérique du Sud bordant l’Atlantique nord.

Un bâtiment partiellement en bois

Une source gouvernementale ayant requis l’anonymat a précisé que la jeune fille a reconnu les faits. « Elles (les élèves) n’ont pas le droit d’avoir de téléphone portable. Ils (les responsables) ont trouvé cette fille avec un téléphone. Elle envoyait apparemment des photos. »

Les responsables du dortoir « ont confisqué son téléphone portable et la fille a menacé le soir même de mettre le feu au bâtiment et tout le monde l’a entendue », a déclaré ce responsable. La mineure, actuellement hospitalisée sous surveillance policière, s’est rendue dans la salle de bains, a pulvérisé de l’insecticide sur un rideau et y a mis le feu avec une allumette, a poursuivi cette source, assurant que plusieurs jeunes filles ont donné la même version des faits.

« Selon les élèves, elles dormaient et ont été réveillées par des cris. Elles ont vu du feu, de la fumée dans la salle de bains, qui s’est rapidement propagé dans le bâtiment », selon le texte de la police. Malgré les efforts des autres élèves pour l’éteindre, l’incendie s’est propagé rapidement, ravageant complètement le bâtiment construit en partie en bois.

Porte de sortie fermée à clé et barreaux aux fenêtres

Le drame a aussi été aggravé par le fait que la responsable du dortoir a « paniqué » et n’est pas parvenue à trouver la clé qui ouvrait la porte de sortie du bâtiment dont les fenêtres sont pourvues de barreaux. La porte est fermée à clé tous les soirs à 21 heures. Le jeune fils de cette responsable fait partie des 19 victimes.

Des hommes ont cassé la porte pour permettre aux survivantes, dont la responsable de l’incendie, de s’échapper. Les pompiers et la police sont arrivés 25 minutes après le début du sinistre.

Lundi, le chef de la police guyanienne, Clifton Hicken, a déjà indiqué que les premiers éléments de l’enquête suggéraient un incendie « allumé de manière malveillante ». Treize jeunes filles et le garçon sont morts sur place, tandis que cinq autres jeunes filles sont décédées à l’hôpital du district de Mahdia. Une source hospitalière à Georgetown, la capitale, a confié que « sept patients sont encore hospitalisés, deux toujours dans un état critique ».

Six autopsies ont été réalisées à la « morgue de l’hôpital et les causes des décès sont l’inhalation de fumées et des brûlures », fait savoir la police locale. Les treize autres corps méconnaissables « ont été transportés à Georgetown » pour des « tests ADN » en vue de leur identification. Les autorités ont décrété trois jours de deuil national.

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