Incendie géant près de Marseille : un an de prison ferme pour l’homme au mégot

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Publié le 16/11/2021 12:59:22

Ce maçon a été condamné mardi par le tribunal d’Aix-en-Provence, qui a fustigé son « comportement indigne » aux conséquences d’une « extrême gravité », lors de l’été 2016 aux alentours de Rognac (Bouches-du-Rhône).

Le maçon à l’origine du gigantesque feu de forêt qui avait menacé Marseille à l’été 2016, en jetant un mégot mal éteint sur un talus de broussailles, a été condamné, mardi, à cinq ans de prison dont quatre ans avec sursis. « Cette année d’emprisonnement ferme sera à purger sous le régime du bracelet électronique », a précisé la présidente du tribunal d’Aix-en-Provence, en estimant, pour justifier la sévérité de ce jugement, qu’ » en matière d’infraction involontaire, on ne peut pas faire plus grave ».

La procureure Nathalie Vergez avait seulement réclamé trente mois de prison dont vingt mois avec sursis, en soulignant que « les agissements de Mostafa El Fathi sont d’une grande banalité mais les conséquences d’une exceptionnelle gravité ».

Dans son réquisitoire, la magistrate avait stigmatisé « le comportement inqualifiable sinon indigne » du maçon, estimant qu’ » il a fui sa responsabilité de citoyen » en ne tentant rien pour essayer d » arrêter le feu, parti d’un chantier sur la commune de Rognac, à une quinzaine de kilomètres de Marseille, et qu’ » il a fui sa responsabilité pénale durant l’enquête en mentant à plusieurs reprises ».

« Il a déguerpi comme un lapin »

La magistrate avait aussi évoqué « le dommage irréversible à l’environnement », avec 630 hectares de forêt méditerranéenne brûlés et « un écosystème définitivement détruit ». La procureure avait également souligné « le moment d’effroi » vécu par les centaines de victimes face au brasier.

Avant le délibéré, Mostafa El Fathi a une nouvelle fois présenté ses excuses mardi : « Je regrette infiniment mon acte irresponsable et je demande vraiment pardon aux victimes ». M. El Fathi a également été condamné à deux amendes contraventionnelles de 150 et 1 500 euros, huit victimes ayant été blessées à des degrés divers. « Il est coupable et responsable de cette souffrance palpable, de cette détresse, de cette anxiété que les victimes ressentent encore cinq ans après », a plaidé Me Salima Gomri, l’avocate du prévenu. Mais ses mensonges, au lendemain de l’incendie puis en garde à vue, ne traduisaient, selon elle, qu’ « une peur d’assumer la réalité, d’être à l’origine de ce désastre » : « Pour un seul homme, c’est beaucoup ».

Au reproche d’avoir manqué de courage devant le feu, Me Gomri a opposé l’image d’un homme dépassé par l’événement : « Il est face à un mur de feu, il n’a pas le sang-froid d’un combattant du feu, il n’a qu’un tuyau à moitié brûlé, alors il a déguerpi comme un lapin ».

Le volet civil de cette affaire, qui concerne plus de 243 des 447 victimes recensées, sera traité par le tribunal le 5 mai. Le tribunal a enregistré depuis lundi 77 nouvelles constitutions de parties civiles.

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Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/incendie-geant-pres-de-marseille-un-an-de-prison-ferme-pour-lhomme-au-megot-16-11-2021-RRY5S7BCYZGOFJHN2V7VKSECUM.php