Publié le 21/09/2022 07:00:20
La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France organise à partir de ce mercredi 21 septembre 2022 son congrès annuel. Ils entendent à cette occasion rappeler leurs besoins en moyens humains et financiers, mis en lumière par le terrible été vécu sur le front des incendies.
Les sapeurs-pompiers de France, qui ont passé l’été sur le front des feux de forêt, font leur rentrée ce mercredi 21 septembre 2022 en organisant leur Congrès national à Nancy pour réclamer plus de moyens et des embauches, en espérant que le sujet ne soit pas « oublié ».
« On a une vraie crainte, c’est que l’été passe et que tout soit oublié », s’inquiète Grégory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF).
Pendant l’été, jusqu’à 10 000 sapeurs-pompiers par jour ont été mobilisés par les incendies qui ont ravagé 62 000 hectares de forêt, de la Gironde au Jura en passant par le Finistère et le Maine-et-Loire.
Face à un risque d’incendie désormais généralisé, qui s’ajoute à un quotidien déjà chargé, « il faut plus de moyens financiers, construire davantage de casernes et recruter massivement des sapeurs-pompiers volontaires », selon Grégory Allione, qui présentera les revendications de ses pairs au ministre de l’Intérieur en clôture du congrès.
Quelque 60 000 visiteurs, 4 000 congressistes et plus de 400 exposants sont attendus de mercredi à samedi au parc des expositions de Vandoeuvre-lès-Nancy, selon le comité organisateur, pour des conférences et des débats, notamment sur le réchauffement climatique, ainsi que des présentations des évolutions techniques.
« Ce congrès doit permettre de nourrir la réflexion collective sur l’avenir de notre modèle de sécurité civile. Il sera aussi le symbole de l’unité et de la solidarité au sein de la grande famille de la sécurité civile », souligne Olivier Richefou, président de la Conférence nationale des services d’incendie et de secours (CNSIS).
Le congrès sera aussi l’occasion de lancer la campagne nationale sur le volontariat.
Au 31 décembre 2020, on dénombrait en France 251 900 sapeurs-pompiers, dont 197. 00 volontaires (78 %), 41 800 professionnels (17 %) et 13 000 militaires (5 %), selon un décompte des Sdis.
Pour étoffer les rangs, la FNSPF demande le recrutement « dès que possible » des presque 1 000 lauréats des concours de pompiers professionnels qui n’ont pas encore été embauchés et de 50 000 volontaires supplémentaires « d’ici 2027 ».
Pour réfléchir au « modèle de prévention et de lutte contre les incendies », Emmanuel Macron doit réunir en octobre l’ensemble des acteurs des départements concernés par les feux de l’été.
« Sur le plan matériel, on s’est aperçu que notre flotte de bombardiers d’eau et d’hélicoptères était mise à mal et en rupture de contrat opérationnel : une flotte qui a été dimensionnée pour répondre au printemps dans les Landes de Gascogne, l’été dans l’arc méditerranéen, n’est pas dimensionnée pour l’ensemble du territoire », selon Grégory Allione.
En visite en Gironde au mois d’août, le président avait estimé que la France devrait se doter de « davantage » d’avions de lutte contre les incendies et avait appelé à « redéployer une stratégie industrielle » pour construire ces appareils.
La FNSPF espère ainsi obtenir les moyens de financer l’achat de nouveaux camions-citernes et voir augmenter les capacités aériennes de la sécurité civile, qui dispose aujourd’hui de 19 bombardiers d’eau.
« Il faut doubler la flotte de Dash (avion bombardier d’eau), de 7 à 14 appareils, tout comme les Canadair, de 12 à 24 », plaide Grégory Allione.
Le budget de la Sécurité civile est de 5 milliards d’euros, financé en grande partie par les départements.
L’Assemblée des départements de France a lancé fin août une mission de terrain dans les zones sinistrées pour faire remonter les besoins des pompiers et élaborer des propositions d’urgence sur leur financement.
Selon son président François Sauvadet, la question de la mobilisation de moyens nouveaux pour faire face au changement climatique ne peut pas reposer sur les seules épaules des départements : « on a besoin du soutien de l’État », a-t-il déclaré début septembre.
La FNSPF, à l’instar de la CNSIS, et l’Association nationale des directeurs de Sdis (ANDSIS) réclament que la part de la taxe sur les assurances qui finance les Sdis soit doublée « dès à présent, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2023 ».
Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/societe/pompiers/incendie-apres-un-ete-intense-les-pompiers-vont-demander-plus-de-moyens-lors-de-leur-congres-42c1ec48-38e5-11ed-8b3d-3215396223a4