Guadeloupe : 6 mois avec sursis requis contre un syndicaliste pour menaces de mort en pleine crise du Covid

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Publié le 06/05/2022 08:08:44

En août dernier, Gérard Cotellon, alors directeur du CHU, avait dû être exfiltré de son bureau par la police. Avec son directeur adjoint, ils ont été « frappés et aspergés d’urine ».

Le procureur de la République de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, a requis six mois de prison avec sursis à l’encontre du secrétaire général du syndicat UTS-UGTG, accusé d’avoir menacé de mort le directeur général d’un CHU sur fond de pandémie de Covid-19. « Ces six mois sont justifiés par la gravité des menaces », qui auraient été prononcées lors d’un rassemblement dans le hall du CHU de Pointe-à-Pitre, « mais aussi par l’absence totale de remise en question de Gaby Clavier », le syndicaliste poursuivi, a déclaré jeudi le procureur Patrick Desjardins lors de son réquisitoire.

Il a également réclamé 2000 euros d’amende « pour l’infraction de s’être soustrait aux prélèvements salivaires », dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, ainsi que « l’interdiction de paraître durant cinq ans dans l’enceinte du CHU ». Le jugement a été mis en délibéré au 21 juin, à 8 heures.

M. Desjardins a rappelé les violences dont a été victime en août Gérard Cotellon, alors directeur du CHU, lorsqu’il avait dû être exfiltré de son bureau par la police. Avec son directeur adjoint, ils ont été « frappés et aspergés d’urine », a souligné le procureur, parlant d’une « fatwa » (décret religieux dans l’islam) contre Gérard Cotellon, lancée par le syndicaliste. « Le sentiment d’impunité doit cesser » a-t-il martelé, parlant d’un « diktat syndical » en Guadeloupe.

« On lutte toujours contre l’obligation vaccinale »

« Interdire quelqu’un d’exercer son mandat syndical sur son lieu de travail, c’est une atteinte fondamentale et extravagante à la liberté de circulation des idées », a estimé Me Patrice Tacita, l’un des huit avocats de Gaby Clavier. Selon lui, ces réquisitions représentent « une entrave » à la liberté syndicale.

De leur côté, les parties civiles ont demandé 4000 euros au titre de préjudice moral, a indiqué Me Yanick Louis-Hodebar. « C’était une belle journée de débat » a déclaré Gaby Clavier à la sortie de l’audience. « Nous sommes déterminés à continuer le combat, d’autant qu’on lutte toujours contre l’obligation vaccinale », a indiqué le syndicaliste.

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Depuis le début de la crise sanitaire, et notamment après l’application de la loi du 5 août sur l’obligation vaccinale, des tensions très fortes animent le CHU de Guadeloupe, théâtre d’affrontements réguliers entre protestataires et forces de l’ordre.

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