Gironde : l’incendie volontaire d’un fourgon se propage à une maison où dort une famille

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Publié le 15/06/2021 11:18:22

Le 10 juin 2021, le feu a pris sur un fourgon garé le long d’une maison dont la toiture a été détruite, à Blanquefort. L’incendiaire présumé a demandé et obtenu un délai pour préparer sa défense

Le procès a été reporté mais pas la peur ni la colère des victimes. Le 10 juin 2021, un trentenaire a mis le feu à un fourgon mais l’incendie s’est propagé à la maison d’à côté, rue Soutey, à Blanquefort (Gironde). Les dégats matériels sur une toiture, une clôture, une boîte aux lettres et un avant-toit sont considérables. Le préjudice moral des parties civiles également.

Ce côté donne sur la chambre de son dernier né, âgé de 9 mois, qui dormait paisiblement. Heureusement, il a eu le temps de mettre sa famille à l’abri

« C’est un miracle s’il n’y a pas eu de blessé ou pire », commente Me Hubert Hazera, avocat du sinistré le plus touché. « Il rentrait du tennis et était sous la douche quand il a entendu un crépitement et une explosion. » Un fourgon était garé le long de son haut mur heureusement sans fenêtre. Les flammes ont léché la façade et grimpé jusqu’à la toiture, attaquant la charpente.

La chambre désormais à ciel ouvert

« Ce côté donne sur la chambre de son dernier né âgé de 9 mois qui dormait paisiblement. Heureusement, il a eu le temps de mettre sa famille à l’abri », poursuit Me Hazera. Les pompiers sont arrivés mais l’incendie avait gagné de l’ampleur. Tuiles noircies, fenêtre de toit, suie et poutres calcinées se sont effondrés dans la chambre, désormais à ciel ouvert, et sur le lit à barreau du petit, qui y dormait encore quelques instants auparavant.

La chambre à ciel ouvert n’est plus qu’un amas de tuiles noircies et de charpente calcinée.

F.D.

L’incendiaire présumé devait être jugé ce lundi 14 juin 2021 par le tribunal correctionnel de Bordeaux. Penaud, honteux après les faits, il a demandé un délai pour préparer sa défense. Le tribunal devait donc décider quoi faire de lui jusqu’à la prochaine date d’audience.

Sans entrer dans le fond du dossier, la présidente a bien dû donner quelques éléments de contexte reconnus par l’intéressé. En CDD dans une société de maintenance et réhabilitation immobilière, il visait un CDI qui a échu à un autre.

Des garanties de représentation

C’est pour cette raison que, ivre ce soir-là, il aurait volontairement mis le feu au fourgon de l’entreprise, laquelle s’est constituée partie civile. Déjà condamné à dix reprises pour des infractions routières et la détention et la consommation de produits stupéfiants, il admet un problème avec l’alcool.

« La demande de renvoi est de droit pour organiser sa défense », explique procureur adjoint Jean-Luc Puyo. Mais la conjugaison de la gravité des faits et du casier judiciaire du prévenu lui fait requérir un maintien en détention dans l’attente du procès. « Il ne respecte pas les avertissements de la justice et peut passer à l’acte. Il y a un risque de renouvellement des faits. »

Pour la défense, Me Saad Berrada insiste sur la honte et l’effroi rétrospectif ressentis par le prévenu. « Et l’horreur des conséquences de ses gestes sur tant d’autres vies, pour tant de gens ». L’avocat insiste cependant sur les garanties de représentation du trentenaire, père de deux enfants et très bien inséré socialement.

Après en avoir délibéré, le tribunal a renvoyé le procès à la fin du mois de juillet. En attendant, le trentenaire a été placé sous contrôle judiciaire avec obligation de soins.

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