Gironde : il conservait des milliers d’images pédopornographiques et a agressé quatre fillettes

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Publié le 04/02/2022 22:51:55

Les faits ont été commis à Saint-Médard-en-Jalles, au Bouscat et à Vensac, entre 2017 et 2021. L’auteur, un employé de 32 ans, a été condamné à six ans de prison ferme, ce vendredi 4 février

« C’est une condamnation lourde, six ans de prison ferme, avec maintien en détention. Elle s’explique par la gravité des faits et la dangerosité criminologique pédophile importante que vous représentez. Malgré des garde-fous, votre travail, votre mariage, votre insertion sociale, vous êtes passé à l’acte », expose au prévenu la présidente du tribunal correctionnel de Bordeaux. Figé dans son box, Nabil Caid Mohamed, un Bouscatais de 32 ans jugé en comparution immédiate, ce vendredi 4 février, est déclaré coupable d’agressions sexuelles sur quatre filles âgées de 4 à 11 ans, de consultation et de détention de milliers d’images pédopornographiques.

L’affaire est révélée en mars dernier, quand le père de trois fillettes porte plainte contre ce proche de la famille. Il garde parfois les enfants, les emmène au parc. De retour d’une sortie, l’une des petites s’est confiée à sa mère. « Nabil m’a baissé mon pantalon et a baissé le sien. Il a mis son ‘‘Nono’’ dans mes fesses et s’est frotté », lit la présidente du tribunal. Le « Nono » désigne le sexe, dans cette jeune fratrie.

Stupéfaite, la mère interroge ses deux autres filles, qui racontent avoir subi des agressions, elles aussi. Un conseil de famille est organisé en suivant. Selon des participants, Nabil Caid Mohamed avoue. « On n’a pas parlé de ça », assure-t-il devant ses juges. Son épouse a pourtant indiqué le contraire aux enquêteurs. « Je ne comprends pas pourquoi les enfants sont allés dire des choses pareilles », poursuit le trentenaire, qui évoque un complot.

Les fillettes ont confirmé leur récit devant des policiers, médecins et psychologues qui n’ont détecté aucune tendance à l’affabulation. Placé en garde à vue le 6 décembre, Nabil Caid Mohamed reste sur sa ligne. Mais parle d’une autre petite fille. Auditionnée, elle décrit elle aussi des agressions, à l’été 2019. Là non plus, aucune inclination à l’exagération n’est relevée. Là aussi, le mis en cause conteste.

« Des images insoutenables »

Il ne reconnaît qu’une chose : la consultation de sites pédopornographiques et la détention de milliers d’images téléchargées. Il les conservait sur un vieux smartphone dédié, retrouvé chez lui. Les policiers y ont découvert 3 275 photos, 364 vidéos et 783 recherches. « Pouvez-vous nous décrire ces images ? » lui demande la présidente. « J’ai honte. » « Il s’agit de scènes de viols sur des enfants, y compris des nourrissons, parfois à plusieurs personnes, voire avec des animaux, reprend la magistrate. Des images insoutenables. »

Le psychiatre qui l’a rencontré en détention a diagnostiqué chez Nabil Caid Mohamed « une paraphilie pédophile exclusive » et conclu à « une dangerosité criminologique élevée ». « Sa personnalité inquiète », souligne la procureure, qui ne doute pas de la réalité des agressions sexuelles. « En consultant des images pédopornographiques, on se rend complice des faits commis par ceux qui les réalisent, violent ces enfants. S’il n’y avait pas de consommateurs, il n’y aurait pas de tels sites », lance-t-elle au prévenu.

Cet employé dans une entreprise de téléphonie, inconnu de la justice auparavant, « est prêt à se soigner », insiste son avocate, Me Gautreau, qui s’étonne qu’aucune information judiciaire n’ait été ouverte pour cette affaire. Le tribunal a suivi les réquisitions.

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