Fusillade à Villerupt : le suspect mis en examen pour tentative d’assassinat et écroué

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Publié le 17/05/2023 16:11:28

La fusillade avait fait cinq blessés, dont trois graves, samedi, sur fond de trafic de drogues à la frontière luxembourgeoise. L’auteur présumé a été placé en détention provisoire.

C’est le principal suspect de la fusillade qui a fait cinq blessés dont trois graves, samedi, dans cette petite ville de Meurthe-et-Moselle. Abdelkrim B a été mis en examen ce mercredi. Il a été placé en détention provisoire dans la foulée, comme l’avait demandé le parquet de Nancy, « compte tenu du trouble exceptionnel et persistant à l’ordre public » et du risque de « renouvellement » des faits « eu égard aux nombreux antécédents » mentionnés à son casier judiciaire. Abdelkrim B., né en 1985, est connu de la police pour 140 faits liés notamment à des affaires de stupéfiants, selon nos informations.

Il avait été déféré ce mercredi matin au parquet de Nancy pour être présenté à un juge d’instruction, à l’issue de sa garde à vue. Rapidement identifié, Abdelkrim B. avait été arrêté lundi, « à proximité du domicile de ses deux frères », par la police judiciaire de Metz, avait indiqué le procureur de la République de Nancy, François Capin-Dulhoste, chargé de l’enquête.

Renforts

Une soixantaine de gendarmes sont attendus dans cette petite commune de l’est de la France pour prêter main-forte aux agents locaux, durant trois jours. Ils n’étaient pas encore arrivés mercredi en début d’après-midi.

« Je n’ai jamais vu autant de police à Villerupt : ça patrouille à tout-va depuis le drame. Mais quand ils seront tous partis qu’est-ce qui va se passer ? », s’interroge le maire, Pierre Spizak. « C’est bien qu’il y ait une réponse à l’instant T, ça va rassurer les gens. Mais nous, ce qu’on veut, c’est que ces renforts restent dans le temps ! » Les élus locaux ont affirmé avoir demandé de longue date des effectifs de police et de gendarmerie supplémentaires pour faire face au développement du trafic de stupéfiants, favorisés selon eux par la proximité immédiate de la Belgique et du Luxembourg.

Sur place, une escalade de la violence entre bandes rivales avait fait l’objet de plusieurs signalements récents par les autorités. La fusillade de samedi pourrait avoir été conduite en représailles à l’humiliation récente subie par un membre de la fratrie du suspect, filmée et diffusée sur des réseaux sociaux, selon une source proche du dossier. « C’est une histoire d’humiliation et de vengeance », a ajouté Pierre Spizak. « Pas un citoyen de Villerupt n’est surpris de ce qui s’est passé. J’ai prévenu les autorités que ça allait péter, ça aurait pu être évité. Ce n’est pas à moi d’assumer des choses pour lesquelles j’ai tiré la sonnette d’alarme. C’est l’État qui est responsable », a-t-il insisté.

« Climat d’insécurité »

La fusillade a fait cinq blessés dont trois graves, mais leurs pronostics vitaux ne sont plus engagés. La mère d’un des jeunes, touché d’une balle dans la tête, a confirmé que son fils allait mieux : « Ils vont le faire sortir du coma », a-t-elle précisé.

Une habitante de l’immeuble où se sont passés les faits rappelle qu’une « pétition a été signée il y a plusieurs mois par tout le bâtiment, pour demander que les trafics cessent en bas de l’immeuble ». Le patron du PMU qui donne sur la place évoque quant à lui le « climat d’insécurité qui règne depuis samedi. Les gens ont peur. Les commerces sont fermés pour la plupart ». Un commerçant près du porche où s’est déroulée la fusillade constate en tout cas que pour l’heure « les voitures de dealers ont déserté le point de deal, il n’y a plus de mecs en cagoule qui traînent ».

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Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/fusillade-a-villerupt-le-suspect-mis-en-examen-pour-tentative-dassassinat-et-ecroue-17-05-2023-4DXWLFSMZVEVLMWIMJEOSCSZVA.php