Femme morte à Lariboisière : vers un procès pour l’AP-HP pour homicide involontaire

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Publié le 04/01/2023 14:43:24

Une femme de 55 ans avait été retrouvée morte après être restée 12 heures d’affilée sur un brancard en décembre 2018.

Le parquet a demandé, le 22 décembre, un procès pour homicide involontaire visant l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), après la mort d’une femme fin 2018 à l’hôpital Lariboisière à Paris a-t-on appris ce mercredi de source proche du dossier.

Micheline Myrtil, 55 ans, originaire de la Martinique, était morte seule le 18 décembre au service des urgences, après être restée douze heures sur un brancard.

La procureure signataire des réquisitions estime que le décès de Micheline Myrtil « est survenu dans un contexte de défaut caractérisé de surveillance médicale et infirmière, dans un service dont il était connu que les locaux et les effectifs soignants étaient insuffisants par rapport aux besoins ».

L’AP-HP avait été mise en examen le 3 mars pour « homicide involontaire ». Il lui était reproché à l’époque de n’avoir pas « adapté l’organisation, les locaux et les effectifs des personnels aux besoins du service des urgences de l’hôpital Lariboisière (…) avec pour conséquences le décès de la patiente ».

La directrice des affaires juridiques de l’AP-HP avait « contesté le caractère inadapté des locaux ainsi que l’insuffisance des moyens humains affectés au service des urgences » mais reconnu que le décès de Micheline Myrtil était « dû à une double faute à l’enregistrement et à la vérification d’identité » de la patiente à son accueil.

« Douze heures sur un brancard »

Micheline Myrtil, qui avait été amenée par les pompiers le 18 décembre 2018 à 18h45 aux urgences de Lariboisière, se plaignait « de céphalée et de fièvre ». Elle a été vue par une infirmière d’accueil et d’orientation, comme l’exige la procédure, mais n’a pas été appelée avant 1h20 du matin, son cas n’ayant pas été perçu comme une urgence vitale.

Elle a été retrouvée décédée vers 6 heures dans la salle d’attente du service d’accueil des urgences, après avoir été appelée à plusieurs reprises, mais sans que personne ne soit allé vérifier sa présence physiquement.

« Douze heures sur un brancard, totalement isolée sans qu’un service ne se rende compte que quelqu’un est en train de mourir, c’est clairement un signe de négligence, avait déclaré la famille de Micheline Myrtil au Parisien, quelques jours après son décès. Un premier rapport d’autopsie avait établi que la patiente était morte « d’une défaillance respiratoire aiguë secondaire à un œdème pulmonaire ».

Le décès de la patiente avait alimenté le débat chronique sur la crise du monde hospitalier, avant même qu’il ne soit secoué par la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 et aux problèmes ayant suivi.

Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/femme-morte-sur-un-brancard-a-lariboisiere-le-parquet-demande-un-proces-pour-lap-hp-pour-homicide-involontaire-04-01-2023-ZFAJLJ32LFEE3FKQ7ZXJV6T4EM.php