Féminicides en 2020 : près d’une victime sur cinq avait déjà porté plainte

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Publié le 01/08/2021 18:25:37

L’étude nationale sur les morts violentes au sein du couple a recensé 125 homicides conjugaux dont 102 féminicides. Parmi ces femmes tuées, 35% avaient déjà subi des violences et 18% déjà déposé plainte.

C’est le chiffre le plus bas depuis que des statistiques spécifiques ont été mises en place, il y a quinze ans. En 2020, « l’étude nationale sur les morts violentes au sein du couple », que le Parisien a pu consulter en exclusivité, a recensé 125 homicides conjugaux, parmi lesquels 102 victimes étaient des femmes. Une baisse sensible par rapport à 2019 (173 dont 146 femmes), année noire en la matière.

Malgré tout, plusieurs constantes se dégagent : les passages à l’acte se produisent de façon ultra-majoritaire au domicile, dans un contexte de séparation et/ou de dispute. Plus encore, il apparaît que 35 % de ces femmes avaient déjà subi des violences (physiques ou psychologiques), et que les trois quarts de celles-ci avaient déjà déposé plainte, soit 18 % du total des victimes.

Un chiffre auquel il faut ajouter environ 6 % de signalements divers aux forces de l’ordre. Par ailleurs, un tiers des victimes (33 %) ont été tuées par arme à feu, alors même que la loi permet depuis juillet 2020 leur saisie préventive en cas de plainte. Un autre tiers est décédé après usage d’une arme blanche. Les Hauts-de-France sont la région la plus touchée, devant la Nouvelle-Aquitaine et l’Île-de-France.

Des problématiques sociales

Quant aux auteurs, pour la très grande majorité de nationalité française, 37 d’entre eux se sont donné la mort après leur passage à l’acte, pour moitié commis dans un contexte de prise d’alcool, drogue ou médicament psychotrope chez la victime et/ou l’auteur. Leur profil, là encore une constante, soulève également des problématiques sociales : 66 % n’exercent pas ou plus d’activité.

Car si près d’un sur deux a entre 30 et 49 ans, les plus de 70 ans représentent une part non négligeable (23 %) et encore méconnue de ce type de crime. Le mobile le plus souvent invoqué est alors celui de la maladie ou la vieillesse de la victime. Enfin, à ces drames il convient d’ajouter celui vécu par les enfants : en 2020, 82 d’entre eux sont devenus orphelins d’un voire de leurs deux parents et 8 ont été tués en même temps que leur mère.

Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/feminicides-en-2020-pres-dune-victime-sur-cinq-avait-deja-porte-plainte-01-08-2021-Q3VEKKC4C5D7VAVQWKTHAVTO3A.php