Féminicide. 30 ans de réclusion requis contre un ancien militaire pour le meurtre de son ex-copine

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Publié le 13/05/2022 13:44:35

Un ancien militaire est jugé ce vendredi 13 mai après le meurtre de Taïna en 2019, son ex-petite-copine d’alors 20 ans. Le parquet a requis 30 ans de réclusion criminelle.

Trente ans de réclusion criminelle ont été requis ce vendredi 13 mai contre un ancien militaire jugé aux assises de Seine-et-Marne pour avoir étranglé, frappé puis abandonné son ex-petite amie de 20 ans sur un chemin en 2019.

Le verdit est attendu en fin d’après-midi.

Le dimanche 6 janvier 2019 après-midi, Jonathan Mixtur, 24 ans, était allé chercher Taïna à la gare RER de banlieue parisienne près de son domicile situé à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis).

La jeune femme voulait récupérer des affaires laissées chez cet homme avec lequel elle avait été en couple pendant trois mois fin 2018. Tous deux avaient désormais de nouvelles relations.

Mais trois heures après leurs retrouvailles, des riverains alertent la police : une femme allongée sur le dos, le pantalon partiellement baissé et le visage tuméfié, gît au bord d’une voie sans issue à Saint-Thibault-des-Vignes (Seine-et-Marne), à deux pas de la Francilienne.

Malgré l’intervention des secours, Taïna décède. L’autopsie conclut à un décès « consécutif à un traumatisme crânien grave par mécanisme contondant, à l’origine d’une fracture du crâne et d’une hémorragie ».

Placé en détention provisoire, Jonathan Mixtur, qui n’a jamais été condamné auparavant, a reconnu son implication dans les faits, mais a livré des versions évolutives lors de ses auditions.

Au cours de l’enquête, l’accusé a expliqué avoir eu une relation sexuelle avec la victime à l’arrière de sa voiture, dans un parking. Alors que la jeune femme exprimait des regrets, il a perdu son sang-froid, selon son récit, et l’a étranglée, puis frappée à plusieurs reprises au sol avec l’antivol de son véhicule.

Après l’avoir allongée dans le coffre, le jeune homme a déclaré avoir pris la route, puis avoir déposé son corps à l’abri des regards. Puis il a nettoyé les traces de sang au sol ainsi que sa voiture, avant de passer plusieurs appels à la victime pour faire croire qu’il la cherchait.

Son récit a ensuite évolué vers celui d’une dispute violente, où il dit avoir agi pour riposter aux coups de la jeune femme.

Taïna était joviale et insouciante, selon sa famille qui s’est constituée partie civile.

Jonathan Mixtur, né en Guadeloupe, appartenait au 92e régiment d’infanterie à Clermont-Ferrand. Il avait intégré l’armée en 2017, désirant devenir gendarme.

Son ancien chef de groupe l’a qualifié de « soldat moyen » et « fainéant », lors de son témoignage.

À l’ouverture du procès mardi, l’accusé, crâne rasé, de petite corpulence, a écouté attentivement sa tante et sa cousine, le décrire comme « calme » et « discret ».

La tante du mis en cause avait expliqué que son neveu avait été élevé « sans père » et avait eu « un parcours difficile ». Lors de son audition, l’expert psychiatrique a qualifié Johnathan Mixtur de « caractériel, d’impulsif ».

Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/societe/justice/feminicide-30-ans-de-reclusion-requis-contre-un-ancien-militaire-pour-le-meurtre-de-son-ex-copine-02b5e55c-d2ae-11ec-8fd0-9941437d80ae