Fausse disparition de Lisa en Mayenne : ce qui attend désormais l’adolescente après son mensonge

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Publié le 13/11/2021 11:23:17

La jeune joggeuse de 17 ans a reconnu lors d’une longue audition vendredi avoir inventé son enlèvement. Des aveux qui devraient entraîner à son encontre des poursuites pour dénonciation de crime imaginaire. Explications.

Le soulagement a laissé place à l’incompréhension. Après avoir réapparu couverte d’égratignures, Lisa, adolescente de 17 ans, dont la disparition en début de semaine avait mobilisé jusqu’à 200 militaires en Mayenne, a finalement reconnu avoir imaginé son enlèvement. Désormais prise en charge par ses parents, la jeune fille devrait cette fois, faire l’objet d’une procédure pour dénonciation d’infraction imaginaire. On fait le point.

Qu’a-t-elle révélé ?

Devant l’insistance des enquêteurs, la jeune fille a finalement craqué vendredi au cours d’une audition fleuve. La lycéenne en terminale technologique a reconnu avoir inventé son enlèvement devant les enquêteurs. La camionnette verte rôdant près de la forêt et le duo de ravisseurs qu’elle avait évoqués en début de semaine, ne seraient finalement que le fruit de son imagination. « Nous avions des doutes dès son audition de mercredi mais c’est le résultat des expertises médico-légales qui a ouvert la voie vers une affabulation, avait confié au Parisien une source proche des investigations.

Se disant « désolée d’avoir causé une mobilisation aussi importante », Lisa a finalement expliqué que ses blessures étaient d’origine accidentelles. Elle aurait également découpé elle-même son t-shirt avec des ciseaux. « Elle a énormément pleuré et a reconnu avoir menti très rapidement », avait-on rapporté dans les cercles de l’enquête. Reste aujourd’hui à savoir les raisons qui ont poussé l’adolescente à inventer une telle agression.

Que risque l’adolescente ?

Si Lisa a reconnu avoir menti, l’adolescente n’en a pas fini avec la justice. Ces aveux devraient entraîner à son encontre des poursuites pour dénonciation de crime imaginaire. Une infraction, inscrite dans l’article 434-26 du Code pénal et passible de six mois d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende. Enfin, la lycéenne devrait être prochainement soumise à une expertise psychiatrique, réclamée par la justice et dans l’attente d’une nouvelle audition à venir, possiblement sous le régime de la garde à vue cette fois.

Le mensonge de l’adolescente en rappelle d’autres. Celui par exemple d’une jeune femme non juive, qui prétendait en juillet 2004 avoir été victime d’une agression antisémite dans le RER D. L’enquête avait révélé une affabulation et la jeune femme avait écopé de quatre mois de prison avec sursis pour le même délit de dénonciation imaginaire.

Où en est l’enquête ?

Malgré ses aveux, l’enquête se heurte toujours à de nombreuses zones d’ombre. Où Lisa a-t-elle passé les 24 heures qui séparent sa disparition de sa découverte ? La jeune joggeuse a jusqu’à présent refusé de donner plus d’éléments à ce sujet. Elle n’a pas précisé non plus si elle était seule ou non durant cette période. Ainsi, les enquêteurs ne peuvent exclure une éventuelle assistance d’un tiers puisque les chiens pisteurs de la gendarmerie ne sont pas parvenus à suivre sa trace.

Enfin, les raisons d’un tel mensonge restent encore floues. La jeune femme aurait évoqué lors de son audition un traumatisme lié à une précédente agression. Selon nos informations, celle-ci aurait eu lieu lors d’un cambriolage au cours de l’année 2019 à son domicile à Saint-Brice. La lycéenne avait expliqué à l’époque qu’elle était seule chez elle ce jour-là quand elle est tombée nez à nez avec des voleurs. Ces derniers l’auraient bousculée avant de prendre la fuite, sans emporter de biens précieux. Elle avait alors alerté la gendarmerie.

Lisa avait même dressé un portrait-robot d’un suspect qui correspondait en tout point à la description physique d’un de ses camarades de lycée, selon une connaissance de la famille de l’adolescente. Le jeune garçon avait été entendu avant d’être mis hors de cause, faute de preuves. Les enquêteurs se demandent aujourd’hui si cette agression dénoncée a pu constituer une réelle perturbation psychologique pour l’adolescente ou… si elle ne constituait pas déjà les prémices d’une tendance à l’affabulation.

Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/fausse-disparition-de-lisa-en-mayenne-ce-qui-attend-desormais-ladolescente-apres-son-mensonge-13-11-2021-ZQJXNLVPH5H4RK55QRMB62EIRE.php