Faillite des restaurants Chez Clément : Stanislas Dewynter condamné à deux ans de prison ferme

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Publié le 16/02/2023 18:40:24

Piètre gestionnaire, celui qui avait monté un groupe florissant de restauration branché à Paris, est condamné pour abus de biens sociaux et banqueroute. Mais pas pour avoir escroqué les investisseurs qui avaient mis quelque 37 millions d’euros sur la table pour le rachat des brasseries Clément.

Malgré les 4,5 millions d’euros qu’il doit rembourser, Stanislas Dewynter ne s’en sort pas si mal. Trois mois après le procès de l’ex golden-boy de la restauration parisienne branchée, la 15e chambre du tribunal correctionnel de Nanterre a rendu son jugement dans cette affaire de gros sous liée au rachat de la chaîne de brasseries Chez Clément.

Stanislas Dewynter s’en sort plutôt bien car les investisseurs qui, en tout, avaient misé quelque 37 millions d’euros dans la société du jeune chef d’entreprise pour le rachat de Chez Clément, en 2012, sont déboutés. Le tribunal considère que l’escroquerie ne peut être reprochée à Stanislas Dewynter : l’infraction était prescrite quand ceux qui s’estiment lésés se sont manifestés. Ce qu’avait plaidé en détail Me Aurélie Chazottes, l’une des avocats de Dewynter, arguant au passage que ces investisseurs avertis « savaient ce qu’ils faisaient et croyaient au projet, mais tout s’est cassé la gueule ».

Pourtant, cet homme talentueux avait tout pour réussir. À 19 ans, il avait ouvert son premier café, devenu un lieu branché. Son concept avait fait des petits. Au point qu’en 2008, il était à la tête d’une petite holding de bistrots branchés. Quatre ans plus tard, il s’engage dans le rachat de Chez Clément et c’est la bérézina.

« Un homme qui a perdu pied »

Pour sortir la tête de l’eau, Stanislas Dewynter, dont les qualités de gestionnaire sont apparues désastreuses au cours de son procès, jongle avec les comptes bancaires de ses établissements jusqu’à la faillite. Résultat : il est condamné pour abus de biens sociaux et banqueroute à une peine de cinq ans d’emprisonnement dont trois avec sursis, ce qui correspond aux réquisitions de la procureur à l’audience. Ce qui laisse augurer que le parquet ne fera pas appel. Les deux années ferme seront aménagées, a ordonné le tribunal.

Stanislas Dewynter devra donc s’acquitter des 4,5 millions d’euros de ses sociétés flouées, dorénavant entre les mains du liquidateur judiciaire. Les juges le condamnent aussi à l’interdiction définitive de gérer. Ce n’est donc pas en remontant un business qu’il s’acquittera des dommages et intérêts.

La mine défaite après l’énoncé du jugement, Stanislas Dewynter « entend accepter » les sanctions, commentent ses avocats, Mes Chazottes et Jean Tamalet, du cabinet King & Spalding, ainsi que Jean-Baptiste Marre, du cabinet Seyes. Tous se disent « satisfaits » de la décision du tribunal, « qui a su faire preuve de lucidité sur les demandes des parties civiles et surtout écouter un homme et voir en lui, non pas un escroc, mais un homme d’affaires qui a perdu pied ».

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Source : https://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/faillite-des-restaurants-chez-clement-stanislas-dewynter-condamne-a-deux-ans-de-prison-ferme-16-02-2023-7F2VSHVW7BAEFFCRGNDGUXHQFI.php