Explosion d’une usine à Gennevilliers en 2010 : la société Mersen condamnée à 150 000 € d’amende

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Publié le 05/07/2021 15:26:51

Poursuivie pour homicide involontaire aggravé, la société Mersen a été condamnée à une amende de 150 000 €. En 2010, un four d’une de ses usines, à Gennevilliers, avait explosé, causant la mort d’une personne et douze blessés.

Le tribunal correctionnel de Nanterre a condamné lundi 5 juillet la société Mersen à une amende de 150 000 €, après l’explosion d’un four de son usine de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) qui avait fait un mort et douze blessés en 2010.

Le directeur du site à l’époque, Jérôme L., a également été reconnu coupable d’homicide involontaire et de blessures involontaires et condamné pour sa part à une peine d’emprisonnement de six mois, entièrement assortie de sursis.

Mersen France, spécialisée dans la fabrication de composants comme des freins pour les TGV, et Jérôme L. étaient poursuivis pour homicide involontaire aggravé et blessures involontaires aggravées. Il leur était notamment reproché une « violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité ».

Lundi, le tribunal a requalifié les faits de délits aggravés à simples.

Le parquet avait requis 300 000 € d’amende contre Mersen France Gennevilliers et douze mois de prison avec sursis pour son ex-directeur.

Les avocats de la défense n’ont pas souhaité faire de commentaire. Ceux des parties civiles étaient absents.

Le 10 mai, lors d’une audience émouvante où des victimes, dont d’anciens pompiers gravement brûlés, avaient défilé à la barre, le représentant légal et président de Mersen France Gennevilliers (ex-Carbone Lorraine) avait regretté un « événement tragique », mais assuré ne pouvoir « expliquer comment l’explosion a pu avoir lieu ».

Les personnels de l’usine « ont respecté les procédures », avait insisté François F.

Un an avant l’explosion du four « D6 », un incendie s’était pourtant déclenché dans un four voisin, le » D7 ».

Mersen France avait expliqué avoir, par précaution, mis à l’arrêt le D6 pour fournir « une analyse détaillée » et apporter des modifications avant sa remise en marche. « Si on n’était pas convaincu » de ces recommandations, « on n’aurait jamais relancé ce four », avait insisté le directeur Jérôme L.

« Je pense à vous tous les jours. C’est une catastrophe pour moi », avait-il ajouté en s’adressant aux victimes.

Mais pour le procureur, Mersen France Gennevilliers aurait dû, entre autres, procéder « au remplacement du four avec une technologie nouvelle ». Et faire appel à un « expert extérieur » pour valider la conformité du four.

Outre les douze blessés, dont certains souffrent encore onze ans plus tard de terreurs nocturnes et de dépression, l’explosion avait tué un employé de l’usine, décédé après avoir été brûlé au troisième degré.

Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/ile-de-france/gennevilliers-92230/explosion-d-une-usine-a-gennevilliers-en-2010-la-societe-mersen-condamnee-a-150-000-d-amende-9620bd9c-dd92-11eb-8229-722c0b385f7f