Publié le 09/02/2023 22:54:18
Cette étudiante originaire des Mureaux avait suivi son petit ami radicalisé en Syrie en 2014. Arrêtée en 2020 à la frontière turque et rapatriée en France, elle avait assuré avoir voulu quitter ces « hommes abjects ».
Une Française de 28 ans a été condamnée ce jeudi à Paris à sept ans de prison pour avoir gagné la Syrie en 2014 et y avoir vécu plus de six ans au sein de groupes djihadistes.
Condamnée pour « association de malfaiteurs terroriste », Oumou S., avait accompagné son compagnon Damien Omet, visé aujourd’hui par un mandat d’arrêt européen et international. « On était deux pauvres gamins mal dans leur peau », a-t-elle déclaré pour expliquer son départ avec celui qu’elle n’avait vu physiquement que « deux ou trois fois seulement ».
Elle a assuré s’être cantonnée aux tâches ménagères avant d’avoir deux enfants en 2016 et 2018, dont elle est aujourd’hui sans nouvelle. Ils seraient encore à Idlib, « peut-être ensevelis », après le séisme de lundi, s’est-elle désolée dans un rare moment d’émotion où sa colère et les larmes ont percé.
« La vie de cette éternelle incomprise, sans attaches ni personne pour la soutenir, n’est qu’une fuite en avant », a plaidé son avocat Louis Heloun, qui voit comme « une lueur d’espoir » le fait que le tribunal n’a pas retenu la peine de sûreté de deux tiers demandé par le procureur qui avait requis par ailleurs huit ans de prison.
« Son départ interroge »
« Je ne me suis jamais intéressée à la question du djihad », mais « j’étais avide de liberté », s’est-elle justifiée pour expliquer sa fuite tant de sa famille décrite comme non aimante, que de la katiba du groupe d’Oumar Diaby (alias Omar Omsen), le recruteur qu’elle avait rejoint dès son arrivée en Syrie. Elle a décrit cet ancien délinquant franco-sénégalais - soupçonné d’avoir convaincu de nombreux Français de rejoindre le djihad armé - comme « le fou du village », « un fieffé manipulateur » lubrique abusant des femmes.
Alors qu’elle a assuré avoir voulu quitter très vite les « hommes abjects » de ce groupe, elle n’a pris attache avec les autorités consulaires françaises qu’en 2020 après avoir été arrêtée, selon elle, lors d’un repérage sans ses enfants pour franchir la frontière avec la Turquie.
« Son départ interroge sur sa véritable motivation et ses enjeux » et elle « ne pouvait ignorer les activités criminelles de ces groupes djihadistes », a estimé le tribunal en rendant sa décision qui comprend également un suivi sociojudiciaire de trois ans. Il a souligné toutefois « sa bonne conduite en détention » et « son évolution positive assez rassurante ».
Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/ex-etudiante-de-nanterre-devenue-femme-de-djihadistes-oumou-s-condamnee-a-7-ans-de-prison-09-02-2023-6OJK2CQ37VCIFPPO2YLRIVHYLA.php