Évry : deux frères poignardés chez eux la nuit de Noël pour une supposée dette de 1 000 euros

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Publié le 19/02/2023 06:45:00

Deux hommes ont été condamnés jeudi par le tribunal d’Évry à des peines de prison pour vols avec violence. Le 24 décembre au soir, ils étaient entrés dans un appartement où se trouvaient deux frères avant de repartir avec de l’argent et un téléphone. Les victimes avaient été blessées au couteau.

Le 24 décembre dernier vers minuit, ce n’est pas le Père Noël qui est passé par la cheminée pour les cadeaux. Mais Weedy 22 ans, qui s’est introduit par la fenêtre d’un appartement en rez-de-chaussée de Corbeil-Essonnes. Et ses intentions étaient loin d’être bienveillantes : bientôt rejoint par son beau-frère de 18 ans Ailey, il est venu réclamer une dette à deux frères qui habitaient là. Les deux agresseurs sont finalement repartis avec une paire de baskets, une sacoche contenant de l’argent et un téléphone portable. Le tout en laissant leurs victimes en sang, après les avoir poignardées.

Des faits de vols avec violence en récidive pour lesquels le tribunal correctionnel d’Évry les a condamnés jeudi soir à des peines de prison : quatre ans dont deux avec sursis pour Ailey, l’auteur des coups de couteau, et deux ans de prison dont un avec sursis pour Weedy, l’instigateur de cette expédition punitive.

« J’ai frappé au hasard »

Les victimes ont été poignardées dans le ventre et dans le dos pour l’un, et à la nuque pour l’autre. Les deux frères connaissent leurs agresseurs. Weedy a été hébergé chez eux. Celui-ci affirme qu’il leur avait prêté la somme de 1 000 euros, bien qu’il soit sans ressources, et qu’il ne parvenait pas à la récupérer depuis trois ou quatre mois. D’où cette descente en pleine nuit.

« J’ai eu tort de rentrer par la fenêtre reconnaît Weedy. Mais c’était ouvert et la lumière était allumée. Je rentre, je réclame mon argent. Il a sorti une arme et il l’a pointée sur moi. » Appelé à la rescousse, Ailey s’est posté devant la porte de l’appartement. « De base, je ne devais pas me retrouver dans cette affaire-là. Je sais pas pourquoi il est rentré par la fenêtre, regrette ce dernier. J’ai entendu que ça dégénérait. J’ai frappé à la porte et j’ai ouvert, ce n’était pas fermé. J’ai saisi un couteau sur une table. »

« La journée avait été longue, en plus, j’étais alcoolisé. Je n’avais pas tous mes moyens pour réfléchir. J’ai frappé au hasard, poursuit Ailey. En partant, j’ai pris une paire de chaussures, que j’ai jetée après, pour pas qu’il les enfile et nous court après. » « Et vous n’avez pas vu de sang, vous n’avez pas prévenu les pompiers, la police ? » leur demande la présidente du tribunal. « J’ai pas vu que ça saignait », répondent les deux prévenus.

L’arme n’a pas été retrouvée

Les victimes ont donné une tout autre version. Weedy est rentré par la fenêtre armé d’un bâton et a ouvert la porte à son beau-frère. Puis, Ailey a sorti le couteau de son caleçon pour les frapper. Cette arme n’a pas été retrouvée. Pas de trace non plus de l’arme de poing qu’aurait sortie une des victimes pour les menacer. « C’est étonnant, s’exclame la magistrate. Eux ont dit la même chose malgré leur état de santé. Vous, vous avez eu dix jours pour vous concerter. » Les prévenus ont aussi accusé une voisine et amie d’avoir fait disparaître l’arme.

« Ce couteau, c’est le couteau de la légitime défense », a plaidé l’avocate d’Ailey. Son client s’est excusé pour les violences, ajoutant : « Je ne suis pas un psychopathe pour donner des coups de couteau sans raison. Si j’en suis arrivé là, c’est par peur. »

Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/essonne-91/evry-courcouronnes-deux-freres-poignardes-chez-eux-la-nuit-de-noel-pour-une-dette-de-1-000-euros-18-02-2023-ANMAIGTO3FDFHPR4CY7I3TSYJY.php