Étampes : deux chasseurs de hérissons arrêtés pour braconnage

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Publié le 16/03/2023 06:15:00

Deux hommes contrôlés par les policiers cachaient dans leur sac quatre hérissons, une espèce protégée. Ils devraient écoper d’une amende de 400 euros chacun. Ils sont convoqués en septembre au tribunal judiciaire d’Évry-Courcouronnes.

Ils étaient partis à la chasse… aux hérissons. Deux hommes ont été arrêtés dans la nuit de lundi à mardi, à Étampes (Essonne), pour braconnage. Un peu par hasard. Les policiers de la brigade anticriminalité (Bac) effectuaient leur patrouille quand ils ont aperçu les deux hommes, accompagnés de leur chien de chasse, qui marchaient aux abords de la rue des Lys, selon une source proche du dossier. Il était minuit passé. Ils décident de les contrôler. L’un porte un sac cabas, où des choses semblent bouger à l’intérieur. Les policiers jettent alors un œil et découvrent quatre hérissons « de taille adulte ».

Les mis en cause, âgés de 24 et 33 ans, appartiennent à la communauté des gens du voyage. Ils ont expliqué qu’ils étaient en quête de ce petit animal pour les manger. Cette petite boule de poils piquants est un plat culturel, « notamment lors des décès », explique une source policière. Sauf que le mammifère est une espèce protégée. Il est donc formellement interdit de le chasser et de le manger.

Les deux hommes ont été conduits au commissariat et placés en garde à vue. Ils ont ensuite été présentés au procureur de la République d’Évry-Courcouronnes qui les a condamnés à 400 euros d’amende, dans le cadre d’une ordonnance pénale. Par ailleurs, ils sont reconvoqués le 18 septembre devant le tribunal judiciaire d’Évry-Courcouronnes.

Un délit passible de deux ans de prison

Depuis la convention de Berne de 1981, « la destruction, la mutilation, la capture ou l’enlèvement, la perturbation intentionnelle des animaux dans le milieu naturel » sont interdites par la loi sur tout le territoire français. Tout comme « la détention, le transport, la naturalisation, le colportage, la mise en vente, la vente ou l’achat, l’utilisation commerciale ou non, des spécimens de mammifères prélevés ». Porter atteinte aux hérissons est un délit passible de deux ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende.

Après leur découverte, les policiers ont contacté l’association Les P’tits Kipik dont le siège social est basé à Orsay. « Ils voulaient savoir ce qui était le mieux pour ces hérissons, raconte Sara Stahl, qui a créé ce centre de soins fin 2018. Ils paraissaient en bonne santé. Dans ce cas-là, le mieux est de les remettre là où ils ont été capturés. Ils sont plus à l’aise dans un territoire qu’ils connaissent, car ils savent où se trouvent les ressources dont ils ont besoin. Les individus avaient indiqué où les animaux avaient été trouvés. Les policiers se sont engagés à les redéposer sur place. » Ce qu’ils ont fait la nuit suivante, assure une source proche du dossier.

« Les hérissons sont indispensables à notre écosystème, rappelle Sara Stahl. Ils servent de lanceurs d’alerte, un peu comme les abeilles. Si on ne trouve pas de hérisson sur un territoire, c’est qu’il y a un problème. Une pollution par exemple. C’est un mammifère insectivore. Si on n’en trouve pas, c’est qu’ils n’ont pas trouvé de quoi se nourrir. Cela équivaut à dire que l’environnement n’est pas sain. »

Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/essonne-91/etampes-deux-chasseurs-de-herissons-arretes-pour-braconnage-16-03-2023-IH5STVEVN5AOPPTMPPUK3I3EBY.php