Essonne : sursis requis contre une conductrice de 71 ans qui avait fauché mortellement des piétons

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Publié le 09/04/2023 07:34:31

En octobre 2021, une septuagénaire a perdu le contrôle de son véhicule et fauché trois personnes sur un parking de Gif-sur-Yvette. Une femme de 60 ans est décédée, les deux autres ont été blessées. Le tribunal judiciaire d’Évry a requis une peine d’un an de prison avec sursis.

Une simple erreur de conduite qui a abouti à un drame. Le 1er octobre 2021 à Gif-sur-Yvette (Essonne), une femme de 71 ans a perdu le contrôle de sa voiture en se garant et a fauché trois piétons. Une femme de 60 est décédée, deux autres ont été blessées. Une peine d’un an de prison avec sursis et une annulation de permis durant cinq a été requise ce vendredi par le tribunal correctionnel d’Évry-Courcouronnes pour ces faits d’homicide et de blessures involontaires.

L’accident s’est produit peu avant 14 heures sur le parking du cimetière des Rougemonts. La conductrice, au volant d’une Twingo, était en train de se garer en bataille, en marche avant. Sur place, de très nombreuses présentes étaient présentes pour le départ d’une randonnée. La conductrice manœuvrait à vitesse très réduite quand sans prévenir, elle a accéléré et fait une embardée sur la droite sur une dizaine de mètres, montant sur le gazon et fauchant trois personnes.

L’une d’elles est décédée trois jours plus tard des suites de polytraumatismes. Une autre a eu 120 jours d’incapacité totale de travail (ITT). La troisième victime s’en est tirée avec 7 jours d’ITT. La voiture, examinée par un expert, n’est pas en cause : elle était quasi neuve avec moins de 2000 km au compteur. Pour ce dernier, l’hypothèse la plus probable est que la conductrice a appuyé sur la pédale d’accélérateur au lieu de la pédale de frein.

Aucun autre accident en 40 ans de conduite

À la barre, la prévenue est en larmes. En quarante de conduite, cette dame, qui a tous ses points et qui de l’avis de tous conduit prudemment, n’avait jamais eu d’accident. Cette voiture était la première qu’elle conduisait avec une boîte automatique, mais elle l’avait depuis 11 mois au moment du drame. Si elle reconnaît sa responsabilité dans l’accident, la septuagénaire n’a pas été capable d’expliquer ce qu’il s’est passé.

« C’était un cauchemar, souffle-t-elle à la barre. Je ne sais pas quoi dire. Cette voiture est un petit peu brusque. Mais je ne peux pas dire ce que j’ai fait, je ne sais pas. J’ai eu comme un voile blanc. Je regrette infiniment. » Depuis l’accident, et bien que son permis n’ait pas été annulé, elle n’a jamais repris le volant. « Ce voile blanc, ce n’est pas facile à accepter, lâche une des victimes. Mais je sais que c’est un accident. Tout le monde peut en avoir. Je ne vais pas accabler cette personne. Mais il y a des zones d’ombre. »

« Cette personne n’est pas une délinquante. Elle avait une vie normale. En étant conducteur, on est susceptible de devenir une arme, note Rodolphe Juy-Birmann, le procureur. Elle a commis une maladresse, une faute. Elle reconnaît les faits et doit les assumer. »

Pour l’avocat de la défense, les réquisitions sont trop lourdes : « Toute mort est injuste, qu’elle soit volontaire ou involontaire, plaide Me Jacques Bourdais. Qui n’a jamais commis une erreur de conduite ? Nous avons tous été dans une situation de commettre l’irréparable. Cette femme n’est pas un danger public. » Le jugement a été mis en délibéré au 21 avril prochain.

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Source : https://www.leparisien.fr/essonne-91/essonne-une-femme-etait-morte-percutee-par-une-conductrice-de-71-ans-qui-aurait-confondu-les-pedales-09-04-2023-TV2IEAMKOZFQBH7TZ2C65EFN6U.php