Essonne : après des menaces de mort et au couteau, le sans abri retourne en prison

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Publié le 07/04/2023 10:08:16

En l’espace de deux semaines, un homme de 29 ans souffrant de troubles psychiques s’est rendu coupable de violence avec arme, menaces de mort et de plusieurs violations de domiciles. Il a été condamné à 10 mois de prison ferme.

Dans le box, le prévenu a un faux-air d’Eddie Murphy. Ce jeudi soir, il est jugé devant le tribunal correctionnel d’Évry-Courcouronnes (Essonne) pour une série de faits remontant au mois de février. Si aucun d’entre eux ne mérite un Oscar, il a néanmoins été récompensé, pour l’ensemble de son œuvre, à 10 mois de prison avec maintien en détention assorti d’une interdiction de contact avec ses victimes à sa prochaine sortie. Âgé de 29 ans, Fabien en a déjà passé dix ans en prison pour des vols, des braquages, des violences.

« En sortant de dix ans de détention, j’ai dû me débrouiller pendant onze mois. Je suis resté SDF, on m’a craché dessus, je me sens sali. Ça se fait pas, c’est mettre les gens en danger. J’aurais pu faire un braquage avec un flingue, comme à 18 ans », prévient-il. Le 7 février dernier, il a menacé avec un couteau une personne qui attendait son bus à Ris-Orangis. C’est un témoin qui a prévenu la police. « J’avais un jeune derrière moi. J’avais ma valise, explique-t-il. Il venait pour me voler, assure le prévenu. Je lui ai dit de bouger, il voulait pas. Alors j’ai sorti mon canif et là, il a bougé. »

« Il est en colère après tout le monde »

Le 15 février, c’est avec l’assistante sociale qui le suit qu’il a une altercation. L’homme « se présente comme victime de la société qui ne l’aide pas », pointe l’expert psychiatre qui l’a examiné. « Plusieurs fois, je suis venu pour qu’elle arrange ma situation. Elle devait m’aider à faire mon passeport pour retourner en Guadeloupe. Elle fait pas son boulot, estime Fabien. J’ai parlé un peu fort, elle a appelé les flics. » Il l’a en fait menacée de mort.

Les 18 et 19 février, il s’introduit par deux fois dans une école d’Étampes, pour dormir et manger. Puis dans la nuit du 24 au 25 dans un pavillon de Ris-Orangis en travaux. « Il faisait -2 °C, j’ai forcé la porte pour dormir, se justifie-t-il. Le CCAS (centre communal d’action sociale) et le SPIP (service pénitentiaire d’insertion et de probation) m’ont rien donné. J’en avais marre. »

Fabien souffre de troubles psychologiques ayant altéré ses actes, a diagnostiqué le psychiatre. Il a effectué une quarantaine de séjours en psychiatrie. « C’est une bombe à retardement, il est en colère après tout le monde », craint la procureure, qui avait requis en plus des 10 mois de prison, une révocation de sursis de 4 mois. « On est en train de juger la misère humaine, le défend son avocat. Tous les jours, il appelle le 115. Il veut rentrer chez lui en Guadeloupe, mais il n’arrive pas à refaire son passeport, il est bloqué. Il est dans une détresse sociale. »

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