Espionnage chez Ikea France : un ancien PDG voit sa peine réduite en appel

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Publié le 27/01/2023 15:39:09

La filiale française du géant de l’ameublement et certains de ses cadres ont été accusés d’avoir scrupuleusement épluché le patrimoine, la vie privée et les antécédents judiciaires de centaines d’employés entre 2009 et 2012.

Jean-Louis Baillot, un des anciens PDG de la filiale française d’Ikea, a vu sa peine réduite en appel à quatre mois de prison avec sursis et 20 000 euros d’amende, dans l’affaire d’espionnage de plusieurs centaines de salariés entre 2009 et 2012.

Ikea France a été condamné en juin 2021 pour avoir collecté illégalement des renseignements de police sur des salariés et des clients. La filiale française du géant suédois avait passé des contrats avec plusieurs entreprises de sécurité, souvent gérées par d’anciens policiers qui faisaient appel à leur réseau pour obtenir contre rémunération, la consultation de fichiers judiciaires. Des centaines d’employés, entre 2009 et 2012, avaient été passés au crible, leur patrimoine, vie privée et antécédents judiciaires scrupuleusement épluchés.

En mars 2021, l’ancien directeur de la gestion des risques Jean-François Paris avait reconnu envoyer des listes de salariés « à tester » à Jean-Pierre Fourès, alors directeur d’Eirpace et ex-policier des Renseignements généraux. Ce dernier est soupçonné d’avoir demandé à son réseau de consulter illégalement des fichiers de police pour recueillir des données confidentielles sur les salariés.

L’entreprise a comparu pendant deux semaines en mars 2021 devant le tribunal correctionnel de Versailles aux côtés d’une quinzaine de personnes physiques - hauts cadres, directeurs de magasins et policiers - face à quelque 120 parties civiles dont des syndicats.

Plusieurs cadres contestaient le verdict

Ikea France avait été condamné à une amende d’un million d’euros, mais n’avait pas fait appel, contrairement à plusieurs cadres dont Jean-Louis Baillot, condamné à l’époque à deux ans de prison avec sursis et 50 000 euros d’amende.

La Cour d’appel de Versailles (Yvelines) l’a relaxé ce vendredi du chef « recel de données à caractère personnel par un moyen frauduleux » et l’a reconnu coupable de « complicité de collecte de données personnelles » concernant le cas d’une cadre en 2008.

« La Cour d’appel a relaxé mon client d’une organisation d’un système d’espionnage mais il demeure condamné pour le cas d’une cadre », a réagi son avocat Me François Saint-Pierre. « C’est une décision très favorable par rapport au premier jugement mais qui, je le regrette, ne le relaxe complètement. »

D’autres cadres : Dariusz Rychert, le directeur administratif et financier de l’époque, Jean-Pierre Fourès, l’ancien patron de la société d’investigation privée et Richard Jimenez, directeur de magasin Ikea, ont également contesté leur condamnation en juin 2021.

Vendredi, Jean-Pierre Fourès a été condamné en appel à un an de prison avec sursis et 20 000 euros d’amende. Richard Jimenez a été relaxé ce vendredi par la Cour d’appel de Versailles, tout comme Dariusz Rychert.

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