Publié le 16/11/2022 11:15:01
Avec l’association En avant toutes, Ynaée Benaben lutte contre les violences, en particulier dans les couples de jeunes. Un angle mort des violences conjugales. Elle donne ses conseils aux parents pour éduquer à des relations amoureuses saines ou réagir face à des situations de violence.
Ynaée Benaben est la co-fondatrice et directrice d’En avant toutes, qui lutte depuis 2013 contre les violences sexistes et sexuelles. L’association s’adresse en particulier aux jeunes, lors d’interventions en milieu scolaire et par l’intermédiaire d’un tchat, qui offre un espace de discussion et d’aide en ligne.
Comment préparer son enfant à ses premières relations amoureuses ?
Commencer à parler d’amour et de relation, c’est le plus efficace. Dans les premiers amours, on a tendance à rentrer dans des rôles caricaturaux, parce qu’on les teste. On va forcer les traits pour comprendre ces mécanismes. Ça demande de parler de désir, de consentement et de désacraliser des imaginaires amoureux.
Tout l’imaginaire de la jalousie comme preuve d’amour ça crée de la violence psychologique, parfois physique et sexuelle. L’idée que si on est autonome, c’est parce qu’on n’aime pas vraiment. Ça associe l’amour à la passion. Dévorante, mais qui est le vrai amour. Et dévalorise ceux plus calmes.
Comment apprendre à distinguer la dispute de couple de la violence ?
La différence c’est qu’il y a une question d’échange et d’égalité. Dans un conflit, on peut dire plein de choses qu’on regrette, mais à un moment on va être capable d’échanger des points de vue. Ce qui est démonstratif de violence, c’est que ça va aller tout le temps dans un sens. L’un va gagner l’argumentaire, l’autre faire des efforts, être compréhensive. Un autre marqueur, et une question que peuvent poser les parents, c’est : « Est-ce qu’il ou elle te fait peur ? »
Quelles idées reçues sur l’amour faut-il déconstruire ?
« On peut tout accepter par amour ». Ça signifie que si on ne le fait pas, on n’aime pas assez. On l’entend très fort chez les jeunes femmes, qui le subissent beaucoup. Parce que la vraie différence sociale c’est qu’on éduque les filles à faire des efforts, être compréhensives, prendre sur soi, s’adapter. Elles vont beaucoup plus essayer de correspondre aux besoins des autres et avoir du mal à s’affirmer, là où on apprend aux jeunes garçons à s’imposer, dire ce qu’ils veulent. Ça peut tout de suite créer un écart très fort.
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Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/education/parents-enfants/entretien-pour-prevenir-les-violences-il-faut-desacraliser-les-imaginaires-amoureux-f906743a-283f-11ed-aeed-4db6457d6e49