ENTRETIEN. Natation. Alain Bernard : «Six ou sept médailles à Paris en 2024 ? Je ris jaune ! »

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Publié le 10/11/2021 07:02:58

Le nageur, champion olympique du 100 m nage libre en 2008, publie son autobiographie ce mercredi. Dans Mon destin olympique (Talent Sport), le sportif retraité revient sur sa carrière, sa notoriété, et se livre aussi sur des sujets plus intimes, qu’il n’avait encore jamais évoqués : le harcèlement à l’école, le dopage ou encore l’ambiance en équipe de France. Il se raconte dans Prolongation.

47’21’’. Un chrono. Une distance. Et un homme changé à jamais. Quand Alain Bernard devient champion olympique en 2008 sur la distance reine du 100 mètres nage libre, à Pékin, l’enfant d’Aubagne bascule dans une autre dimension. Celle du premier tricolore à avoir été sacré dans cette course ; celle de la médiatisation ; celle du Panthéon de la natation française.

L’ancien nageur, passé par les clubs de Marseille et d’Antibes, est pourtant resté fidèle à lui-même, humble et réservé, loin des strass et des caméras. Dans son autobiographie Mon destin olympique, parue ce mercredi aux éditions Talent Sport, il se raconte comme il ne l’avait jamais fait auparavant. Avec retenue et pudeur, quand il s’agit d’évoquer le harcèlement dont il a été victime adolescent. Avec colère, quand il aborde le dopage dans son sport. Avec amitié et émotion, quand il se remémore son amie Camille Muffat, décédée tragiquement dans un accident d’hélicoptère lors d’une émission de téléréalité en 2015. Déjà entrouverte par ses propres mots, Prolongation a essayé de percer un peu plus la carapace de ce grand champion. Entretien.

Alain Bernard, pourquoi ce livre ?

Cela faisait longtemps que j’avais cette idée dans un coin de ma tête. J’aurais pu le faire à la fin de ma carrière, mais j’ai été très vite sollicité, et je n’ai pas pris le temps de me pencher dessus. Initialement, je voulais l’écrire avec Denis Auguin, mon premier entraîneur, mais cela n’a pas été possible. Lors du premier confinement, j’ai accordé une interview à Antoine Grynbaum, le co-auteur de mon autobiographie. Il m’a dit, « Alain, on écrit ta bio », et il est revenu plusieurs fois vers moi pour qu’on le fasse. Je me suis dit que c’était le moyen de me confier, de me dévoiler un peu. J’avais besoin d’extérioriser certaines choses. Quand on voit une équipe de France soudée, eh bien, de l’intérieur, ce n’est pas forcément tout rose.

Que voulez-vous dire par là ?

Quand je suis arrivé en équipe de France, il n’y avait pas de clans. Ensuite, il y en a eu quelques-uns. Et quand on ne fait pas partie de cette mouvance, on ne se sent pas très bien. Quand j’ai arrêté ma carrière, cela m’a fait du bien de sortir de cette équipe où je trouvais moins ma place qu’au moment où j’étais arrivé. C’était un effet de groupe qui pouvait être oppressant, même si je n’ai jamais eu d’accrochage avec qui que ce soit. Les individualités primaient sur l’équipe de France.

Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/sport/natation/entretien-j-allais-au-college-la-boule-au-ventre-alain-bernard-raconte-le-harcelement-scolaire-c75d960c-3e2a-11ec-b567-f76c2a8a24ee