Edgardo Greco, le pizzaïolo mafieux de Saint-Étienne, va être extradé vers l’Italie

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Publié le 27/04/2023 17:33:45

La chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Lyon (Rhône) a donné jeudi un avis favorable à l’extradition d’Edgardo Greco, condamné en Italie pour un double meurtre, ainsi qu’une tentative d’homicide.

L’histoire rocambolesque du pizzaïolo italien, Edgardo Greco, arrêté à Saint-Étienne en février dernier sous une fausse identité, a connu ce jeudi 27 avril un nouveau rebondissement. La chambre d’instruction de la Cour d’appel de Lyon a en effet autorisé son extradition vers son pays d’origine, l’Italie. Edgardo Greco, qui s’était installé à Saint-Étienne en 2006 où il se faisait appeler « Paolo Dimitrio » était sous le coup d’un mandat d’arrêt européen depuis 2014.

Son nouveau conseil Me David Metaxas a prévu aussitôt d’engager un pourvoi en cassation contre la décision de la cour d’appel, pour essayer de bloquer la procédure : « Mon client est plus Français qu’Italien. Cela fait dix-sept ans qu’il vit à Saint-Étienne », rappelle l’avocat lyonnais.

« Son souhait est de rester en France. C’est quelqu’un qui a toujours travaillé, n’a jamais eu de condamnation sur le sol français et était extrêmement apprécié des employés et clients de la pizzeria qui l’embauchait à Saint-Étienne ».

Une vie rangée à Saint-Etienne

Cette image du sympathique « Paolo Dimitrio » contraste avec celle du tueur Edgardo Greco qui, en mai 2012, fut condamné à la réclusion à perpétuité pour deux homicides commis en complicité avec d’autres personnes et avec préméditation à Cosenza et Domanico dans la région de Calabre au sud de l’Italie, ainsi qu’une tentative d’homicide volontaire entre janvier et juillet 1991 pour le compte de la « Cosca Perna-Pranno », une association de type mafieux.

En fuite, Edgardo Greco avait séjourné en Allemagne avant de s’installer dans le centre-ville de Saint-Étienne, où il menait une vie tranquille et rangée. Dans la cité forézienne qui compte une importante communauté italienne, Edgardo Greco s’était construit un nouveau chez lui. Il avait décroché un job de pizzaïolo dans une pizzeria du quartier de la gare de Châteaucreux et avait même furtivement ouvert son propre restaurant de spécialités, sans grand succès.

Des soucis de santé — il souffre de tachycardie — et une incapacité à supporter le rythme d’un service en restauration l’avaient conduit à retrouver un emploi… la nuit. « La gestion d’un service de restauration, c’était trop pour lui. Ça le mettait dans un état de stress. C’est pourquoi il travaillait la nuit (son employeur avait accepté de lui aménager ses horaires), préparait les pâtes à pizza et la mise en place des tables » confiait en début de semaine son désormais ancien représentant, Maître Benoît Courtin.

« Un homme mort en Italie »

Edgardo Greco, qui souhaite plus que tout rester en France, sait qu’en Italie l’accueil qui lui sera réservé en prison risque d’être guère amical. « En Italie, il y a un risque létal. C’est un homme mort ! Certaines personnes seraient très curieuses de le retrouver en prison », prévient Me Metaxas.

Edgardo Greco sait aussi que s’il retourne dans son pays d’origine, malade ou pas, en étant condamné à la réclusion à perpétuité, il finira ses jours derrière les barreaux. Ce qu’il ne souhaite pas et son nouvel avocat non plus : « Le but du pourvoi en cassation, c’est de contrôler la légalité de la procédure… et de la bloquer. Nous allons rechercher un vice de forme. »

Dans le cas contraire, l’extradition d’Edgardo Greco vers l’Italie devrait prendre au moins plusieurs mois. S’il reste en France, il n’y aura sans doute pas de nouveau procès, précise par ailleurs Me David Metaxas.

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