Doubs : une femme retrouvée morte dans sa voiture, son compagnon, suspecté, abattu par les gendarmes

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Publié le 24/07/2021 20:21:12

L’homme a été abattu par les gendarmes après avoir agressé et menacé plusieurs personnes dans le village de Guillon-les-Bains. Une enquête a été ouverte afin de déterminer s’il a bien tué sa compagne. Pour le procureur de la République de Besançon : « Nous sommes très probablement en face d’un féminicide ».

Peut-être un féminicide de plus pour l’année 2021. Le cadavre d’une femme a été retrouvé vendredi soir dans le coffre de sa voiture dans un village du Doubs où son compagnon a été abattu par les gendarmes après avoir agressé et menacé plusieurs personnes, a-t-on appris samedi auprès du parquet de Besançon. L’enquête devra confirmer si cet homme de 39 ans a tué sa compagne de 54 ans, comme les premiers éléments semblent le laisser supposer.

Ce drame, autour duquel de nombreuses zones d’ombre demeurent, s’est déroulé vendredi soir à Guillon-les-Bains, une commune de 110 habitants près de Besançon. Le cadavre de la quinquagénaire a été retrouvé dans le coffre de la voiture, stationnée pour une raison inconnue sur le bas-côté d’une petite route sur les hauteurs du village, selon le parquet. Selon les premiers éléments, elle a été victime d’un « traumatisme crânien », a-t-on ajouté.

« Nous sommes très probablement en face d’un féminicide »

Le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, indique ce dimanche que la quinquagénaire a « très probablement » été tuée par son compagnon. « Nous sommes très probablement en face d’un féminicide », a-t-il déclaré. La victime, âgée de 54 ans et mère de deux filles majeures, présentait des « coups multiples » au niveau de la tête qui était « violacée », a indiqué Etienne Manteaux. Son compagnon de 39 ans, blessé au thorax par le tir d’un gendarme, a confié à un pompier qu’il avait « tabassé » sa conjointe car elle l’avait « trompé », d’après le procureur.

L’inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) a par ailleurs été saisie. La garde à vue du gendarme auteur du tir sur l’homme de 39 ans a été levée. Le procureur évoque de premiers « éléments concordants » permettant d’envisager un tir « de légitime défense », le forcené ayant déployé une grande violence face aux forces de l’ordre.

« Il était à pied et disait qu’il voulait tuer tout le monde »

Le véhicule, une Twingo, présentait deux impacts au niveau du pare-brise avant et un phare arrière brisé. Le pare-brise arrière était complètement absent, selon la même source. Pour une raison là encore inconnue, son compagnon a frappé « à coups de pierre » un conducteur qui s’était arrêté après avoir aperçu le véhicule. La victime a toutefois réussi à prendre la fuite et à donner l’alerte.

Redescendu à pied au village où se déroulait une fête, l’agresseur, « visiblement très excité », a ensuite « menacé le maire et les gens » présents, qui ont réussi à le faire fuir, selon la même source. « Il était à pied et disait qu’il voulait tuer tout le monde » a raconté Damien Cartier, le maire de Guillon-les-Bains, à l’Est Républicain.

De retour vers le véhicule, il est tombé nez à nez avec les pompiers arrivés sur place, assénant « un coup de poing à l’un d’eux », avant de s’enfuir dans la forêt où régnait « une nuit totale ». Également alertés, des gendarmes l’ont retrouvé. « Menaçant », il s’est avancé vers les militaires qui ont alors fait usage d’un taser, avant de lui tirer dans le thorax, selon le parquet, qui précise que l’individu est décédé « deux heures plus tard ». L’inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) a été saisie, a-t-on précisé. L’autopsie des corps aura lieu en début de semaine.

Le parquet dit n’avoir reçu aucun signalement pour violences conjugales concernant ce couple, domicilié dans les environs. Le suspect n’avait que deux mentions à son casier, pour vol et conduite en état alcoolique.

Cette semaine a déjà été marquée par le féminicide de Doriane R. dans le Var, et par les révélations concernant le dépôt de plainte de Chahinez, tuée par son mari en mai. Le policier qui avait pris sa plainte en mars après une nouvelle agression de la part de son mari avait été condamné pour violences intrafamiliales. L’association féministe Nous Toutes, qui recense le nombre de féminicides en France, a apostrophé Emmanuel Macron sur Twitter cette semaine : « ça serait bien de faire quelque chose, vraiment » peut-on y lire.

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Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/doubs-une-femme-retrouvee-morte-dans-sa-voiture-son-compagnon-abattu-par-les-gendarmes-24-07-2021-4ZQZB6T5DJETHM3FNKDSEMHPMI.php