Double homicide en Haute-Vienne : les deux victimes ont été tuées à l’arme blanche

logo Le Parisien illustration Double homicide en Haute-Vienne : les deux victimes ont été tuées à l’arme blanche

Publié le 17/06/2021 16:53:00

Une mère de famille et un voisin, retrouvés morts dans la maison en feu de la première à Nexon, en Haute-Vienne, ont été tués par arme blanche, selon l’autopsie. Deux hommes devraient être déférés devant la justice, dont l’ancien compagnon de la femme, et un complice présumé.

On en sait un peu plus sur les circonstances du terrible double homicide commis dans la nuit du 15 au 16 juin à Nexon, petite ville du sud de la Haute-Vienne. L’autopsie pratiquée ce jeudi au CHU de Limoges sur le corps de Cécilia Peroux montre qu’elle a été tuée avant l’incendie qui avait ravagé la maison de cette mère de famille de 33 ans. Arrivés rapidement sur les lieux, les pompiers avaient découvert les corps sans vie de deux personnes dans la maison. Surtout, ils avaient sauvé in extremis les trois jeunes enfants de Cécilia, réfugiés sur un balcon et qui auraient pu périr dans les flammes.

Selon l’autopsie, Cécilia Peroux a reçu un coup d’arme blanche mortel au niveau de la nuque. L’analyse a révélé trois coups au total, dont deux dans la nuque. L’autopsie de la seconde victime, Pierrick Berthier, jeune homme de 23 ans et voisin de Cécilia qui se trouvait au domicile au même moment, n’était pas terminée en fin d’après-midi de ce jeudi, mais son meurtrier se serait acharné sur lui. « C’était quelque chose de plus violent, a révélé le procureur de la République de Limoges. Son corps présentait de nombreuses plaies sans que leur nombre ne soit pour l’instant déterminé. »

Deux suspects en garde à vue

Interpellé rapidement après les faits ce mercredi, dans un village voisin, Abdelkader B., 25 ans, qui entretenait une liaison avec Cécilia, a été placé en garde à vue. Il a contesté formellement être impliqué dans ce double meurtre. David M., l’autre homme, également placé en garde à vue pour avoir accompagné l’ex-conjoint ce soir-là, est considéré par le parquet comme coauteur. Il aurait d’ailleurs reconnu sa participation aux faits lors de sa garde à vue, sans que l’on sache son degré d’implication.

« Malgré ses dénégations, Abdelkader B. sera néanmoins déféré devant le juge d’instruction avec des réquisitions de placement en détention, explique le procureur. Pour moi, il n’y a aucun doute que nous tenons les deux coauteurs. Nous avons les aveux du coauteur et des témoignages qui les corroborent. Tous les deux se trouvaient dans la maison. Ils ont chacun un rôle dans ce double homicide » et pourraient donc être mis en examen pour les mêmes chefs : le double homicide et la triple tentative d’homicide sur les enfants.

« Ils savaient pertinemment que les enfants se trouvaient à l’étage quand le feu a été allumé. Sans rentrer dans les détails de l’enquête, je ne veux pas m’avancer sur une notion d’enfermement des enfants, mais ils ont fait en sorte qu’ils ne puissent pas descendre de l’étage, qu’ils ne puissent pas s’échapper de la maison. L’adolescente de 13 ans, aînée de la fratrie, a fait preuve d’un sang froid extraordinaire, en conduisant les enfants sur le balcon de la maison. C’est grâce à elle et à l’intervention rapide des pompiers qu’ils ont pu être sauvés. »

Son ex déjà condamné pour violences conjugales

Concernant le mobile, le procureur de la République n’a pas souhaité s’avancer. « L’un des auteurs était l’ancien compagnon de la victime et nous travaillons sur cette hypothèse mais je le rappelle : il ne reconnaît pas les faits. » Interrogé sur la préméditation, le procureur assure qu’Abdelkader B. et David M. se sont rendus dans la maison de la victime, « animés de mauvaises intentions. Mais nous ne savons pas s’il s’est rendu là-bas pour tuer. La préméditation n’est, pour l’heure, pas retenue pour l’ouverture de l’information judiciaire. »

Les deux auteurs présentent un casier judiciaire, assez conséquent pour le premier. Abdelkader B. était notamment connu pour des violences. Surtout, il avait déjà été condamné par la justice pour des faits de violences conjugales, en août 2019, sur une autre femme. Il avait écopé d’un an de prison, dont six mois avec sursis et mise à l’épreuve. David M., l’homme qui l’accompagnait, est connu pour des atteintes aux biens, des dégradations, des vols et des affaires de stupéfiants.

Selon les proches de Cécilia, les relations démarrées il y a dix mois étaient très tendues ces derniers temps avec le suspect. « Il y avait eu une grosse dispute le week-end dernier, raconte au Populaire du centre Jessica, la sœur de la victime. J’avais fait une visio avec ma sœur dimanche, et elle m’avait montré des hématomes à ses bras. Je lui avais conseillé d’aller déposer plainte, mais elle n’avait pas voulu. J’ai vu aussi des échanges violents sur Facebook, ce matin, mais c’était déjà trop tard. » C’est peut-être ces messages violents qui auraient servi de prétexte au suspect pour s’en prendre à la victime.

Selon le journal local, Cécilia Peroux, de l’aveu même de ses proches, menait une vie « compliquée » depuis plusieurs années, sur fond de consommation d’alcool. « J’avais peur que ma sœur finisse un jour dans un encart du journal », raconte sa sœur. Sa précédente relation avec un homme avait également été empreinte de violence, « et elle s’était enfin séparée du père de son dernier enfant », reprend Jessica. Jessica incitait sa sœur à quitter Nexon pour s’éloigner d’un environnement trop délétère, et des démarches étaient en cours auprès d’un office HLM pour un logement dans une autre commune.

Crédits image et texte : Le Parisien©
Source : https://www.leparisien.fr/faits-divers/double-homicide-en-haute-vienne-les-deux-victimes-ont-ete-tuees-a-larme-blanche-17-06-2021-ECUDGWBV65DIHD2OGNKONBHGGM.php