Dordogne : un sexologue accusé de viols par deux patientes

logo Sud Ouest illustration Dordogne : un sexologue accusé de viols par deux patientes

Publié le 07/11/2021 10:44:38

Lionel Agullo, qui se présentait comme sexologue à Périgueux, est jugé aux assises à partir de lundi 8 novembre. Deux femmes l’accusent de viols pendant des séances atypiques

Ce lundi 8 novembre, la cour d’assises de la Dordogne va se réunir pour une nouvelle session. Parmi les trois affaires examinées en deux semaines, la première concerne des viols, pour lesquels Lionel Agullo est accusé.

Son nom n’est pas inconnu du grand public. Il a été candidat aux législatives en 2002, 2007 et 2008, et aussi aux municipales à Périgueux en 2008.

Mais c’est en sa qualité de sexologue qu’aurait été commis le crime pour lequel il est poursuivi. En 2010, une patiente de 23 ans a porté plainte au commissariat de police pour viols. Sa plainte ayant été égarée, l’enquête n’a été ouverte qu’en 2013.

Elle raconte qu’en raison d’un viol subi à ses 16 ans, elle a éprouvé des difficultés dans son couple, nécessitant la consultation d’un sexologue. C’est ainsi qu’elle a rencontré Lionel Agullo, installé à Périgueux. Elle témoigne qu’il aurait expliqué avoir recours à une technique proche de l’acupuncture mais pratiquée avec les doigts. Le praticien lui a demandé de ne pas révéler la nature des séances à l’extérieur pour éviter toute incompréhension.

Il accuse la victime

Au bout de la troisième ou quatrième séance, vers mars 2007, des caresses sur la poitrine et le sexe auraient commencé. Dans la quinzaine de séances qui ont suivi jusqu’à juin, l’homme, alors âgé de 49 ans, aurait introduit son pouce dans son sexe. Durant ses auditions, la plaignante a admis qu’elle n’avait jamais dit que ces pratiques la dérangeaient, se raccrochant à l’espoir d’aller mieux après cette « thérapie ».

Par honte et ne sachant vers qui se tourner, elle a gardé le silence. C’est finalement le petit ami qu’elle fréquentait en 2010 qui l’a convaincue de porter plainte.

Une garde à vue a été enclenchée en février 2014. Pour sa défense, Lionel Agullo explique que celle qui l’accuse avait le contrôle et qu’elle pouvait arrêter à tout moment. Oui, il a bien introduit un doigt dans le vagin, mais à des fins thérapeutiques : cela stimule le point G, un « point d’acupuncture »… Si sa patiente a porté plainte, c’est pour « déverser sa haine des hommes. »

Il se dit « victime d’une machination judiciaire et d’une cabale politique »

Une autre Périgourdine, apprenant l’enquête en cours, a porté plainte pour viols, entre 2000 et 2002. Mais elle a décidé de ne pas être partie civile au procès.

Durant l’enquête, les policiers ont aussi découvert qu’une troisième patiente avait porté plainte pour agression sexuelle. Cela avait été classé sans suite en 2010.

Il encourt 15 ans de réclusion

Durant l’enquête préliminaire menée par un juge d’instruction, Lionel Agullo a systématiquement nié les faits qui lui sont reprochés. Il serait même « victime d’une machination judiciaire et d’une cabale politique ».

Cet ancien agent d’assurances, qui avait ouvert un cabinet de psychothérapie en 1995, a été examiné par un expert psychiatre. Ce dernier a mis en avant « une personnalité paranoïaque marquée par du narcissisme, un positionnement psychorigide, une tendance à la manipulation et au théâtralisme ».

L’accusé, aujourd’hui âgé de 63 ans, comparaîtra libre sous contrôle judiciaire. Il encourt quinze ans de réclusion et bénéficie de la présomption d’innocence. Verdict mercredi 10 novembre.

Crédits image et texte : Sud Ouest©
Source : https://www.sudouest.fr/faits-divers/dordogne-un-sexologue-accuse-de-viols-par-deux-patientes-6798331.php