Publié le 22/09/2021 18:23:52
En 2014, deux enfants de 5 et 7 ans ont révélé des agressions sexuelles incestueuses en Dordogne. Leur père a été jugé sans qu’il soit présent au tribunal
Un couvreur-zingeur de 38 ans, accusé d’agressions sexuelles sur ses enfants, a été jugé en son absence, mercredi 22 septembre, devant le tribunal correctionnel de Périgueux (Dordogne).
L’affaire était arrivée au parquet en mai 2014. Marjorie (1), 5 ans, confie à un membre de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) avoir subi des attouchements de la part de son père. Interrogée par les gendarmes, la mère indique que sa fille lui avait déjà fait cette confession, et raconte avoir elle-même subi un viol de son ancien compagnon (dont elle est séparée depuis quatre ans) sans jamais avoir porté plainte pour elle ou sa fille.
Mais elle avait déjà nourri des doutes par le passé : la fillette revenait de chez son père avec des vaginites et des mycoses vaginales. Et la mère avait trouvé son fils (Simon, 7 ans) et sa fille sous la couette. Marjorie a expliqué que son frère voulait faire l’amour. La maman a donc pris à part Simon, qui lui a expliqué faire comme son père : il l’avait emmené dans son lit et demandé de lui toucher le sexe, ce qu’il avait refusé.
Trois ans requis
L’enquête n’a pas été simple. Les enfants ont eu du mal à verbaliser. Mercredi 22, la mère de famille était présente pour raconter : « Ça a été compliqué car les enfants ne voulaient pas parler, ils se renfermaient sur eux. Mais je pense que les enfants ne mentent pas. Ma fille me dit qu’elle s’est vendue pour pas que ses frères prennent. Les enfants doivent être entendus. Je ne contrôle pas mes enfants, ils disent ce qu’ils ont envie de dire. »
Une réponse au père, qui a toujours nié, avançant qu’il s’agissait d’un complot ourdi par son ex. Une de ses nouvelles compagnes a raconté aux enquêteurs que sa fille avait été victime d’agression sexuelle par le trentenaire, mais sans porter plainte.
Les enfants, présents au tribunal, n’ont pas eu le courage de parler. Le parquet a requis une peine de trois ans de prison, dont deux avec sursis probatoire. Délibéré le 20 octobre.
(1) Nous avons changé les prénoms pour protéger l’identité des mineurs.
Crédits image et texte : Sud Ouest©
Source : https://www.sudouest.fr/dordogne/dordogne-deux-enfants-mineurs-accusent-leur-pere-d-inceste-6107599.php