Dordogne : accusé d’inceste, le prévenu nie

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Publié le 03/11/2021 21:03:00

En Dordogne, une enfant de 11 ans a dénoncé les actes inappropriés de son beau-père, avant de se rétracter. Le prévenu de 57 ans nie farouchement les accusations d’inceste

Délicate affaire jugée mercredi 3 novembre au tribunal correctionnel de Périgueux (Dordogne) : un homme de 57 ans accusé d’agressions sexuelles sur sa belle-fille, qui s’est rétractée depuis.

L’alerte a été donnée en 2020. La ligne de l’Enfance en danger reçoit un appel. Une adolescente de 15 ans raconte que son beau-père a eu des gestes déplacés sur sa petite sœur de 11 ans.

L’enquête commence. La famille est déjà connue des services sociaux pour des carences éducatives venant de la mère.

Un récit précis des faits

La petite de 11 ans raconte aux enquêteurs que, dans la mesure où sa mère part tôt au travail, elle va le matin chez son conjoint. Dans l’appartement, le beau-père réclamerait des massages des jambes, pour soulager une maladie qui le handicape. Mais un jour, il lui aurait pris les mains et les aurait placées sur son sexe. Ces faits se seraient reproduits de janvier à avril 2020. L’enfant raconte que l’adulte lui aurait promis des bonbons en échange de son silence.

Réentendue quelque temps après par les gendarmes, celle qui se dit victime explique subir des pressions : « Il m’a dit de dire que j’avais dit ça parce que j’étais jalouse parce qu’on s’occupait pas assez de moi. Mais il savait que c’était vrai et il disait ça pour se défendre. » Finalement, elle rédigera une lettre pour se rétracter, courrier que son avocate estimera dicté par sa mère.

« Toucher un enfant, je ne ferai jamais ça. »

Qui croire ? Devant le tribunal, le prévenu au casier vierge se défend farouchement : « Toucher un enfant, je ne ferais jamais ça. J’ai eu deux enfants, trois petits-enfants… Quand j’entends ça, ça me fait mal. »

Un expert psychiatre a identifié un « discours peu authentique et une tendance à l’instrumentalisation ». La mère soutient toujours son compagnon, et veut se marier alors que ses trois filles sont placées. L’avocate de la défense a plaidé la relaxe, soulignant le vide du dossier.

Le parquet a mis en avant les accusations très précises de la plaignante et l’absence d’intérêt à mentir. Réquisitions : un an de prison ferme sous bracelet électronique, avec obligation de soins.

La décision sera rendue le 1er décembre.

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Source : https://www.sudouest.fr/faits-divers/dordogne-accuse-d-inceste-le-prevenu-nie-6812162.php