Disparition de Tiphaine Véron : « Rien de palpable » au Japon quatre ans après

logo Ouest France illustration Disparition de Tiphaine Véron : « Rien de palpable » au Japon quatre ans après

Publié le 13/12/2022 15:12:47

Le frère et la sœur de Tiphaine Véron se sont redus au Japon pour rencontrer la police de Nikko, où a disparu la jeune femme en juillet 2019.

Malgré leurs efforts, on n’a rien de palpable​, ont regretté Damien et Sibylle Véron mardi après une rencontre avec la police de Nikko, au nord-est du Japon, où leur sœur Tiphaine a brusquement disparu il y a quatre ans.

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La Française, alors âgée de 36 ans, a été vue pour la dernière fois le 29 juillet 2018 dans cette ville touristique à 150 km au nord de Tokyo réputée pour ses temples et sanctuaires, première étape d’un itinéraire dans le pays qu’elle avait préparé de longue date.

Dans sa chambre d’hôtel, son passeport et sa valise ont été retrouvés, ainsi que la plupart de ses affaires.

Mais les investigations effectuées sur place depuis plus de quatre ans par la police locale n’ont rien donné, pas plus que les recherches de la famille, qui a elle-même arpenté rivière et sentiers avec des secouristes et des chiens.

C’est le sixième séjour au Japon des proches de Tiphaine Véron depuis sa disparition, et leur premier depuis 2019, la pandémie de Covid-19 ayant entraîné une fermeture quasi totale des frontières nippones aux visiteurs étrangers jusqu’en octobre dernier.

Aussi Damien et Sibylle Véron attendaient beaucoup de cette nouvelle rencontre avec la police locale et départementale, à qui ils avaient fait parvenir une série de questions via l’ambassade française, portant sur les affaires criminelles recensées à Nikko et qui pourraient selon eux avoir un lien avec la disparition de leur sœur ou l’audition des témoins.

Mais tout en notant une vraie bonne volonté de la police, Damien Véron déplore un manque d’avancées concrètes.

Leur avocat japonais, Me Yohei Suda, également présent, reconnaît que sa tâche n’est pas aisée car au Japon, l’accès au dossier est limité pour les avocats et la police en général hésite à fournir les éléments décisifs.

Dans la grisaille de cette ville entourée de montagnes, les Véron profitent de leur présence pour distribuer des avis de recherche aux rares voyageurs descendant des trains en provenance de Tokyo, pour que les gens restent mobilisés, et pour montrer qu’on se bat.

Beaucoup prennent poliment le document et s’éloignent d’un pas pressé, disant ne pas être au courant de cette disparition. Ganbatte ! (bon courage), lance un touriste japonais.

Les habitants de Nikko, eux, se souviennent bien de la disparition de Tiphaine, dont la photographie est toujours placardée en ville.

On prie pour qu’on la retrouve, dit Yumiko Ikegame, une commerçante de 60 ans. À l’époque, beaucoup de gens d’ici ont participé aux recherches, coupant des herbes hautes pour tenter de trouver ne serait-ce qu’un morceau de vêtement, se souvient-elle.

Les Véron doivent être reçus jeudi à Tokyo par l’ambassadeur français au Japon, Philippe Setton, et comptent sur le soutien de Paris, qui leur a récemment été réitéré par le président Emmanuel Macron.

Pour l’instant les investigations menées par la justice française, qui a ouvert dès 2018 une enquête pour enlèvement et séquestration, n’ont cependant rien donné non plus, la famille regrettant que la juge d’instruction ait choisi de ne pas se rendre au Japon.

Parfois on est presque plus déçus de la manière dont ça se passe en France que du côté japonais, où c’est davantage un blocage culturel et de fonctionnement, glisse Damien Véron.

La famille espère pourtant que l’affaire sera bientôt reprise par le nouveau pôle français dédié aux affaires non élucidées, qui a relancé 37 enquêtes sur des cold cases depuis sa création en mars dernier à Nanterre.

On a toujours espoir qu’un juge français se déplace, dit Damien Véron, ce qui permettrait selon lui d’exiger des actes et des réponses de la part de la police japonaise. C’est même une nécessité.

Crédits image et texte : Ouest France©
Source : https://www.ouest-france.fr/faits-divers/disparition/disparition-de-tiphaine-veron-rien-de-palpable-au-japon-quatre-ans-apres-64cae22e-7aec-11ed-b24c-78cdb11c3b75