Disparition de Marion Wagon : pourquoi l’énigme est toujours entière 26 ans plus tard

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Publié le 24/05/2022 20:36:42

La disparition de Marion Wagon, 10 ans, en 1996, sera au cœur d’un documentaire inédit diffusé sur la chaîne W9 ce 24 mai 2022. Un nouvel espoir pour la famille de la fillette dont l’espoir est toujours vif et qui déplore que « plus personne ne s’occupe du dossier ».

Presque vingt-six ans de recherches mais aussi vingt-six ans d’attente pour la famille de Marion Wagon. La fillette âgée de 10 ans, disparue le 14 novembre 1996 sur la route entre son école et son domicile à Agen (Lot-et-Garonne), sera au cœur d’un documentaire inédit diffusé sur W9 à 21 h 05 ce mardi 24 mai.

Disparue sans laisser de traces, la formule peut paraître galvaudée, c’est pourtant bien ce qui est arrivé à cette Agenaise. Et pour lever le voile sur cette affaire, le père de la jeune fille, Michel Wagon, a accepté de témoigner dans ce nouveau reportage pour « crier ce qu’il a sur le cœur », précise l’avocat de la famille Wagon, Me Georges Catala à La Dépêche .

Selon l’avocat, l’affaire concernant la disparition de la petite Marion a été marquée par « une faute lourde » dans « le service de l’État » qu’il convient désormais de réparer. Il dit encore son espoir que le juge d’instruction d’Agen qui a repris le dossier toujours en cours fasse « des choses qui auraient dû être faites bien plus tôt » et d’autres qui méritent « d’être vérifiées ».

Car alors que Marion aurait dû souffler sa 35e bougie en 2022, les parents de la petite fille espèrent encore que la justice soit rendue dans cette affaire.

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C’est un jeudi d’automne et Marion Wagon doit rentrer chez elle pour le déjeuner. Le logement de la famille est situé à 500 mètres de l’école. Après une halte dans la cour de l’école maternelle attenante, elle quitte les lieux à 12 h 10. C’est là que la trace de la jeune fille est perdue.

Dès 12 h 25, la famille s’inquiète et signale l’absence de sa fille, pourtant très ponctuelle, à la gendarmerie. Toutes les patrouilles sont rapidement déployées dans le centre-ville et le secteur de la disparition. En quelques centaines de mètres, la petite fille a disparu, sans témoin.

La police veut recourir à un chien pisteur, en l’absence de caméra de sécurité à l’époque, mais le maître-chien local est en congés. C’est donc un chien spécialisé de l’équipe des pompiers de Villeneuve-sur-Lot qui est mobilisé mais qui tarde à arriver à Agen. En attendant, les équipes de la police quadrillent la zone, en vain.

C’est à 17 h que le chien arrive finalement sur place et remonte la piste d’un immeuble en construction non loin du domicile de Marion. Un peintre en bâtiment est placé en garde à vue avant que les agents ne s’aperçoivent que le chien a été attiré, non par l’odeur de la fillette, mais par les poils du chien femelle détenu par cet homme. Il est rapidement relâché.

Dans la foulée, le lendemain de la disparition, une enquête pour enlèvement et séquestration est ouverte et confiée à deux juges d’instruction. Cette procédure donnera lieu à des années de recherches pour tenter de retrouver Marion Wagon. La piste du tueur en série Michel Fourniret sera analysée sans donner de résultats.

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Les aveux de l’oncle d’une amie de Marion, quatre mois après sa disparition, offrent un regain d’espoir. Mais après un interrogatoire, il s’avérera finalement que cet homme avait tout inventé. Il finira par être interné. Peu après, une autre piste sera brièvement étudiée. Celle d’un duo de suspects identifiés venant d’être incarcérés à Tulle (Corrèze) pour viol sur une mineure de 9 ans.

La piste est sérieuse mais les juges d’instruction en charge de l’enquête décident de ne pas l’exploiter. Elles se dessaisissent de l’enquête et confient le dossier aux gendarmes de la section de recherche qui repartent quasiment à zéro à coups d’avis de recherche et de nouvelles évocations de l’affaire dans les médias.

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La nouvelle enquête ne sera pas plus fructueuse que la précédente. En septembre 1997, les parents de Marion Wagon sont convoqués chez les juges. S’ils pensent d’abord qu’ils vont pour faire l’état des investigations avec les personnes chargées de l’enquête, ils comprennent vite qu’ils sont à leur tour soupçonnés et sont soumis à une séance d’hypnose entreprise par les enquêteurs, ce qui marquera une véritable rupture entre la famille Wagon et les enquêteurs.

Rupture qui semble toujours vive plusieurs dizaines d’années plus tard. « Les parents sont très peu reçus par les juges d’instruction qui se succèdent et ils ont l’impression que plus personne ne s’occupe du dossier de Marion », a expliqué Cyrielle Adam, réalisatrice du documentaire sur la disparition de Marion Wagon, perçu comme un nouvel espoir pour la famille en quête de réponses. « On a une chance actuellement », a assuré l’avocat de la famille auprès de La Dépêche.

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Source : https://www.ouest-france.fr/faits-divers/disparition/disparition-de-marion-wagon-pourquoi-l-enigme-est-toujours-entiere-26-ans-plus-tard-259b4228-db74-11ec-84fd-0d1f31a3fa84